En soi et à terme, le dispositif sera vertueux. Nous savions aussi depuis le début que son déploiement s'effectuerait progressivement, sur plusieurs années, et en particulier que le nombre de points de collecte irait croissant, suivant parallèlement l'augmentation des écocontributions.
Toutefois, le démarrage forcé au 1er mai s'avère plus que chaotique! Le sentiment général est qu'en contrepartie de I' écocontribution, qui est désormais facturée aux entreprises, quasiment aucun service n'est mis en place. Sur les 515 points de maillage imposés aux éco-organismes, seuls quelques-uns répondent à l'obligation de la reprise gratuite des déchets triés. En parallèle, les collectivités, elles aussi très mécontentes, menacent de fermer l'accès des déchèteries publiques aux artisans.
De plus, il est inacceptable que la REP soit lancée sans consignes de tri claires et harmonisées entre les éco-organismes. Les entrepreneurs et artisans doivent bénéficier très vite de la reprise gratuite de leurs déchets sur la base des pratiques de tri actuelles, comme cela nous a toujours été annoncé. Enfin, les contrats destinés aux professionnels qui gèrent leurs propres déchets ne sont même pas encore prêts!
Nous n'avons pas à être les otages des négociations entre les éco-organismes et leurs futurs prestataires. Nous avons encore moins à payer plusieurs fois pour des raisons qui nous échappent.
S'il est normal qu'un tel dispositif nécessite plusieurs années pour atteindre son régime de croisière et s'il était prévisible que des incertitudes subsistent au démarrage, il est anormal qu'il y en ait autant et que nos demandes adressées à l'Administration restent sans réponse.
L'État doit redoubler d'efforts et poursuivre son engagement pour trouver rapidement les équilibres et les solutions de proximité pour nos entreprises. Ainsi, nous contribuerons sereinement au développement des filières de recyclage et de l'économie circulaire.
Olivier SALLERON
Président de la Fédération Française du Bâtiment