Les démarches et stratégies RSE (responsabilité sociétale des entreprises) renvoient aux différentes actions mises en place dans les entreprises, qu’il s’agisse de protection de l’environnement et développement durable, de gouvernance (qualité de vie au travail, inclusion sociale, culturelle et éducative), de développement économique… La RSE est présente dans tous les domaines.
Prenons aujourd’hui pour exemple la politique menée par Véronique Ikène aux commandes de l’entreprise Tiriault.
Véronique Ikène a pris les rênes de l’entreprise familiale il y a 22 ans, avec son mari. Deux salariés présents à l’époque de son père sont toujours à bord. Les autres sont partis, non pas parce que l’herbe était plus verte ailleurs, mais parce que l’heure de la retraite avait sonné. Car on se sent bien dans cette entreprise porteuse de bienveillance, de valeurs et de perspectives de carrière.
En quoi votre entreprise s’inscrit-elle dans une politique RSE ?
Pour moi, la RSE, c’était lié aux grandes entreprises, des théories complexes et une suite d’exigences.
C’est en cherchant ce qui se cachait derrière cet acronyme que j’ai découvert que rien de cela n’était vrai. En fait, ce que nous faisions depuis le début en matière sociale ou environnementale, par exemple, c’était de la RSE.
En me référant aux cinq piliers de la RSE (gouvernance de l’entreprise, communication responsable, relations avec les collaborateurs, gestion des problématiques environnementales, interactions avec le territoire), en fait, nous cochions plusieurs cases.
Sur le plan social, nous accordons une attention particulière à la formation des jeunes, à l’insertion des publics en difficulté.
À titre d’exemple, nous accompagnons, avec le CFA de la région, en CAP+, trois personnes d’origine afghane. Durant les deux premières années, ils suivent des formations pour partie au CFA (2 jours) et pour partie sur chantier (3 jours). Et puis, dans ce milieu du bâtiment plutôt masculin, j’ai mis un point d’honneur à ouvrir nos portes aux femmes. Aujourd’hui, nous en comptons huit au sein de nos équipes.
La mixité permet un enrichissement personnel et apporte un regard différent sur le métier.
L’accueil et l’ouverture, c’est l’une des clés de notre raison d’être sociale. Mais la montée en compétence des personnes est aussi une clé de voûte. Ce qui est bon pour chacun individuellement devient profitable à la collectivité, donc à l’entreprise.
Nous sommes tournés vers le bien-être et le plaisir au travail des équipes. Et si les salariés restent chez nous, c’est parce qu’ils partagent nos valeurs.
Pour une entreprise, la base, c’est de savoir qui l’on est, ce que l’on fait, pourquoi et comment on le fait.
La RSE doit être prise comme un axe fondamental de développement. Même si les temps sont difficiles, il faut préparer demain.
Nous venons de voir l’action sociale. Qu’en est-il du volet environnemental ?
Le social et l’environnemental sont liés. Il y a six ans, une start-up nous a proposé d’expérimenter une peinture biosourcée aux algues et de lui communiquer nos retours, pour faire évoluer le produit. L’utilisation, les premières années, a demandé des efforts à tous, et aujourd’hui tout le monde, clients comme salariés, a envie de travailler avec ces nouvelles peintures parce que c’est écologique et sain, puisqu’il ne dégage pas de composés organiques volatiles.
Il ne faut pas oublier que nos équipes appliquent de la peinture tous les jours… Avec le médecin du travail, on a mis en place des tests respiratoires entre l’usage de peintures classiques et celui des peintures aux algues. Les résultats sont sans surprise.
La médecine du travail vient de me proposer une fiche type, notamment pour les femmes sur chantier. Cela leur permettrait, si elles le souhaitent, de rester plus longtemps en poste lorsqu’elles sont enceintes et de ne pas être placées en arrêt de travail comme c’est traditionnellement le cas dans ces circonstances pour le métier de peintre.
Le respect de la santé et de la sécurité des salariés est au premier plan. D’où, ici, l’imbrication extrême entre le social et l’environnemental.
Sur le plan purement environnement, nous sommes vertueux en matière de recyclage de nos déchets. Nous appliquons depuis très longtemps un tri sélectif et il est respecté à la lettre. Par ailleurs, la métropole est très axée sur le tri et la valorisation des déchets, donc les entreprises sont accompagnées pour se développer dans ce sens.
Toutes ces actions participent-elles
au développement
de votre image de marque ?
Les actions RSE assoient notre image de marque. Même si nous n’engageons pas d’actions de communication sur le sujet, le bouche à oreille fonctionne très bien.
Grâce à la RSE, toute entreprise va pouvoir définir sa raison d’être.
Pour ma part, j’aimerais d’ailleurs à terme inscrire la nôtre dans nos statuts. Il est important qu’il y ait une continuité de nos valeurs lors de la transmission de l’entreprise, que ce soit à mes enfants ou à quelqu’un d’autre.
La RSE, c’est se donner un cap, en phase avec des valeurs responsables et positives.
