Toutes les mesures qui freinent les travaux dans l'immobilier font peser un risque sur la reprise et l'emploi.
Le débat récent sur l'ISF assimile l'immobilier à la rente, au motif que l'immobilier serait de l'épargne non risquée.
Cette présentation est trompeuse. L'acquisition d'un bien immobilier locatif comporte bel et bien des risques, tant pour le revenu que pour le capital. Les difficultés rencontrées, par des particuliers investisseurs, à louer certains logements en témoignent aujourd'hui.
Inversement, l'assurance vie, les produits à capital garanti, les forêts, les œuvres d'art... ne sont pas précisément ce qu'on pourrait appeler des produits risqués ou innovants.
Un ISF immobilier - et rien qu'immobilier - serait donc un déni de justice et un message clair, envoyé par le gouvernement, sur la volonté de stigmatiser un secteur. Difficile d'admettre que ce soit là sa véritable intention !
La fiscalité applicable à ce type de placement est déjà très pénalisante, bien plus que celle sur les revenus dits risqués du capital.
Arrêtons de maltraiter la prise de risque en France ! Il est indispensable de favoriser l'entrepreneuriat et la création de richesse dans tous les secteurs, sans qu'aucun soit voué à l'opprobre.
Chacun sait que la construction et la rénovation de bâtiments sont fortement créatrices d'emplois. Tout signal négatif à l'égard des investisseurs, concernant notamment l'ISF immobilier, aura de graves répercussions économiques et sociales. Est-ce le but recherché ?
Jacques Chanut
Président de la FédérationFrançaise du Bâtiment