Baromètre 2024 : l'’innovation en marche dans les entreprises

Deux ans après sa création, la FFB et Le Moniteur ont souhaité relancer le baromètre de l’innovation auprès des entrepreneurs et artisans du bâtiment. Cette deuxième édition est éclairante sur ce qui les motive à innover, les principaux usages, leurs attentes et leurs points de blocage.
9:1130/09/2024
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 16 | octobre 2024

 

Cette deuxième étude a été réalisée alors que le secteur du bâtiment traverse depuis plus d’un an une crise majeure et qu’il entre aujourd’hui en récession. Au mois d’avril, 201 décideurs représentatifs du secteur – toutes tailles et types d’entreprises et artisans – ont été interrogés par téléphone.

 

Que montre cette enquête ?

 

Un niveau moyen de déploiement de l’innovation dans le bâtiment

Un clivage apparaît toujours entre les grandes entreprises, les « tous corps d’état », qui jouissent d’un niveau de déploiement plus élevé en matière d’innovation, et les TPE ou celles travaillant dans la rénovation, pour qui l’innovation est moins importante.

 

Les directions générales au front face à l’innovation

 

Dans un contexte devenu plus difficile, les directions générales sont davantage impliquées pour faire avancer l’innovation dans les entreprises, notamment lorsqu’un retard se fait sentir par rapport à la concurrence. Les autres directions ne sont pas en reste, notamment dans les plus grandes entreprises, où elles sont plus présentes, avec les directions techniques (28 %) et de production (26 %).


L’innovation sert d’abord la gestion des déchets et la prévention de la sécurité

 

La moitié des entreprises du bâtiment déclarent être concernées par l’innovation sur ces deux sujets, et ce, bien plus qu’en 2022. Les techniques et modes opératoires sur les chantiers complètent le podium avec près d’un tiers d’entre elles travaillant l’innovation dans ce domaine.

L’innovation sert d’abord la gestion des déchets et la prévention de la sécurité

 

La moitié des entreprises du bâtiment déclarent être concernées par l’innovation sur ces deux sujets, et ce, bien plus qu’en 2022. Les techniques et modes opératoires sur les chantiers complètent le podium avec près d’un tiers d’entre elles travaillant l’innovation dans ce domaine.

 

Elles sont plus de deux sur trois à s’autofinancer pour l’innovation et mesurent principalement l’impact de l’innovation par les résultats (47 %).

 

Chiffres clés de l’innovation

 

  • 26 % des personnes interrogées pensent que leur entreprise est en avance en matière d’innovation par rapport à ses concurrents.
  • 36 % déclarent devoir fournir un effort très ou assez important pour déployer l’innovation dans leur entreprise.
  • 67 % ont déjà mis en place, ou prévu de mettre en place, des actions afin de développer le numérique dans leur entreprise.
  • 24 % ont déjà mis en place, ou prévu de mettre en place, l’IA dans leur entreprise.
  • 63 % affirment utiliser des matériaux innovants dans leur entreprise.
  • 46 % ont déployé l’innovation dans leur entreprise pour la gestion des déchets.

La mise en place de l’innovation freinée par le manque de temps

 

Le manque de temps (70 %), les contraintes règlementaires (57 %) et le manque de budget (57 %) sont les trois premiers freins à l’innovation dans les entreprises du bâtiment. Pour tenter de pallier cela et développer de nouvelles idées sur ce sujet, elles se tournent vers l’interne avec des réunions entre les collaborateurs et la direction (75 %) ou des recueils sur les chantiers (54 %).

 

Par rapport à la première édition, il s’enrichit de deux focus thématiques en lien avec l’actualité : le numérique et l’environnement.

 

Une transition numérique qui avance tirée par les grandes entreprises

 

Si, globalement, la transition numérique est en place ou prévue dans les deux tiers des entreprises, elles sont un peu moins d’un tiers à utiliser ou prévoir d’utiliser le BIM et environ un quart pour la cartographie des données d’entreprise ou l’intelligence artificielle (IA).

Dans le détail, les usages les plus mentionnés par les entreprises du bâtiment sont partager des documents numériquement (28 %), utiliser des formulaires numériques (23 %), communiquer avec les chantiers numériquement (18 %) ou encore utiliser l’IA pour les métiers support (15 %).

 

Les matériaux innovants (63 %), les objets connectés (56 %) et la préfabrication (44 %) sont les trois technologies les plus utilisées.

 

Une transition environnementale bien en place

 

Que cela soit pour optimiser la gestion des déchets, améliorer le bien-être et la santé des collaborateurs, réduire les dépenses énergétiques ou son impact carbone, plus de 8 entreprises du bâtiment sur 10 l’ont déjà mis en place ou prévu.

 

 

Les technologies les plus utilisées par les entreprises

 

 

  1. Matériaux innovants 63 %
  2. Objets connectés 56 % ↗
  3. Préfabrication 44 % ↗
  4. Digitalisation des processus 39 % ↗
  5. Outils de pilotage projet 36 % ↗
  6. Outils BIM 26 % ↗
  7. Procédés constructifs innovants 26 %
  8. Drones 23 % ↗
  9. Intelligence artificielle 22 %
  10. Robotique/cobotique 19 % ↗
  11. Impressions 3D 18 %
  12. Réalité virtuelle/augmentée 15 %
  13. Jumeau numérique 13 % ↗
  14. Aucune 6 %

 

À savoir -  Les flèches illustrent les évolutions par rapport au baromètre 2022

Huit « innovacteurs » partagent leur opinion

 

Huit chefs d’entreprise identifiés lors des entretiens ont partagé leur démarche de manière un peu plus approfondie. Voici quelques verbatims extraits des échanges.

 

L’innovation dans le bâtiment : valeur et bénéfices

 

« On n’est pas des entreprises de technologie, on est des entreprises de technique. Donc l’innovation, dans le bâtiment, elle est plus sur les méthodes et les processus de conception, de construction et d’essai. »
Grosse PME - Filiale groupe

 

« Innover, c’est se différencier de la concurrence, être différent de mes confrères, pour pouvoir me positionner. Aujourd’hui, la différenciation est un impératif. Et la politique, c’est de s’emparer rapidement de ce qui est nouveau et innovant. »
Petite PME - Filiale groupe

 

« On a pu constater un retour sur investissement financier des premières actions mises en place. C’est très net. Ce n’est pas tant le volume. Ce qui m’intéresse maintenant, c’est la rentabilité. Parce qu’historiquement l’industrie française court après le volume. Aujourd’hui, il faut apprendre à faire moins, mais faire mieux. »
Grosse PME.

 

« Un autre type de retour sur investissement qui est très intéressant : il n’y a jamais eu autant de collaborateurs engagés et motivés par un projet. C’est un indicateur clé. C’est qu’ils croient au projet et qu’ils ont envie d’en faire partie. »
Grosse PME

 

L’économie circulaire

 

« On fait du tri, maintenant pour le reste, on est encore une trop petite entreprise pour imaginer développer des produits avec nos déchets. »
Petite PME.

 

« On est très en veille et très ouvert sur tout ce qui se fait en termes de recyclage, de récupération des déchets, etc. Sachant qu’aujourd’hui la filière n’est pas très développée, il faut être honnête. Comme souvent, malheureusement, en France, et en particulier dans le bâtiment, il y a beaucoup de bonne volonté, il y a beaucoup de textes qui sortent, mais la filière n’est, bien souvent, pas prête. Et on s’en rend compte avec la fameuse REP, dont on a beaucoup entendu parler, sur le recyclage des déchets. Comme ce n’est pas prêt, ils ont finalement décalé le calendrier. »
Petite ETI.

 

« L’innovation apporte pas mal de choses au niveau environnemental, responsabilité sociétale des entreprises. Ensuite, cela apporte aussi en compétitivité, ça permet aux entreprises de se démarquer, et quelque part, c’est pour la bonne cause, dans la mesure où cela va contribuer à la RSE des entreprises. Ça amène vers des choses vertueuses pour l’environnement et les hommes. »
Petite ETI.

 

Le numérique et l’IA

 

« Les bibliothèques ne sont pas assez fournies, donc on crée nous-mêmes nos bibliothèques. Il y a peut-être des synergies à imaginer avec d’autres organisations, mais là, on n’y est pas encore. »
Petite PME - Filiale groupe.

 

« L’IA, on doit aussi l’alimenter avec des données. Aujourd’hui, on est un peu dans la phase de recherche de quelles données sont pertinentes pour optimiser une conception. À l’avenir, quand on aura énormément de retours d’informations, il sera utile de passer par une intelligence artificielle. »
Groupe.

 

« Aujourd’hui, je pense qu’on va vers une mini-révolution, notamment dans ce qui va être la conception. Par exemple, il sera facilement possible de poser la problématique d’un foncier, du programme d’un maître d’ouvrage, des différents éléments ; l’IA proposera la solution qui va lui sembler la plus intéressante. »
Grosse ETI.

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