L'urgence climatique constitue un véritable enjeu pour la FFB. Le rôle du bâtiment y est central, avec les exigences de formation et de qualité des travaux. Mais elle ne doit pas conduire à brûler les étapes.
Face à une pandémie virale, on prend le temps de tester l’innocuité des produits avant de lancer les campagnes de vaccination ;
il doit en aller de même pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Ce n’est guère le cas en ce qui concerne la réglementation énergétique 2020 dévoilée mi-décembre par le gouvernement.
Après avoir changé de méthode au cours de l’été, ce qui conduit à balayer d’un revers de main plus de trois années d’expérimentation E+C-, il retient un scénario tellement complexe et ambitieux qu’il risque d’accélérer l’effondrement de la construction faute de pouvoir être suivi techniquement et à des coûts supportables.
Ce n’est pas plus le cas de certaines mesures du projet de loi faisant suite à la Convention citoyenne pour le climat. La FFB le répète depuis des années : sans accompagnement financier lourd, interdire de louer des logements, fussent-ils des passoires énergétiques, provoquera une baisse du parc locatif plutôt que de générer des travaux supplémentaires. Et que dire d’un « zéro artificialisation nette » dans un contexte de « zéro densification nette » constaté après les municipales ?
Encore une fois, le sujet est sérieux. Et nous le prenons au sérieux puisque, depuis le Grenelle de l’environnement, la FFB a produit de nombreuses propositions. Elles tiennent toutes compte d’une réalité : celle du client final que les entreprises rencontrent en chair et en os, avec son budget et ses envies. C’est une donnée suffisamment importante pour que la parole de la FFB soit sérieusement entendue.
Olivier Salleron
Président de la Fédération Française du Bâtiment