Cette mesure impactera fortement les ouvriers ayant commencé à travailler jeunes et dans une moindre mesure les cadres. Le gouvernement envisage également de revoir les modalités de départ anticipé à la retraite.
Nous sommes d’accord pour dire qu’il est nécessaire de revoir les régimes de retraite et il est normal que tout le monde participe à l’effort. Encore faut-il un équilibre dans la contribution demandée à chacun. Pour le bâtiment, les salariés ayant une carrière longue doivent pouvoir partir plus tôt !
Cette réforme remet sur le devant de la scène la question de l’usure professionnelle. Le gouvernement cherche à définir un dispositif « prenant mieux en compte l’ensemble des risques professionnels », notamment les troubles musculosquelettiques.
Pourquoi pas ? Cependant, il ne faudrait pas que d’anciennes lubies technocratiques générales reviennent à cette occasion. La FFB maintient qu’il est impossible aujourd’hui aux entreprises de mesurer individuellement l’intensité ou la fréquence du port manuel de charges, des postures pénibles ou des vibrations mécaniques. Il ne suffit pas de diffuser un modèle de fiche pour répondre à une telle demande !
Seule la constatation d’une usure professionnelle, d’une incapacité à la suite d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle (AT-MP) doit permettre un départ anticipé à la retraite dans notre secteur.
Cette prise en compte de l’usure professionnelle doit s’articuler avec l’ensemble des mesures de prévention des risques en place depuis de nombreuses années dans nos entreprises et leur développement possible, avec l’accompagnement de l’OPPBTP et des services de prévention de la santé au travail, notamment les SIST BTP.
Les départs anticipés sont donc au centre des négociations, enjeu majeur pour le bâtiment, la FFB y est pleinement investie !
Olivier SALLERON
Président de la Fédération Française du Bâtiment