Nous avions espéré que le gouvernement abandonne cette mauvaise idée, mais non, le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu sera bel et bien applicable le 1er janvier 2019.
Présentée comme juste et simple, la mesure a tout de même nécessité un texte d'une trentaine de pages, un rapport qui en comporte plus de 400 et un vote en catimini une nuit à l'Assemblée nationale !
Les 10 % de contribuables qui acquittent 70 % de l'impôt devront, selon leurs revenus, soit verser directement des acomptes, soit faire l'objet d'un prélèvement par l'employeur ou d'un prélèvement forfaitaire. Où est la simplicité ?
Que dire de l'absence d'écoute des entreprises ne voulant pas se muer en collecteurs ? Pourquoi cet acharnement à maintenir cette réforme ? L'ensemble des organisations salariales et patronales ont pourtant exprimé clairement leur défiance, voire leur rejet !
Qui devra expliquer au salarié que la baisse de son net à payer n'est pas la faute de l'employeur et faire face à un risque de détérioration du climat social ? Qui sera sanctionné en cas d'erreur ? Qui supportera les coûts humains et matériels d'adaptation de cette réforme inutile... puisque plus de 98 % de l'impôt est recouvré par l'administration fiscale aujourd'hui ?
Oui, c'est une bien mauvaise idée, surtout à l'heure où l'on nous vante la simplification des procédures et le droit à l'erreur.
Non à ces réformes contre-productives qui n'apportent rien au pays et à ses entreprises.
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment