« On garde le lien avec les collaborateurs et les clients, et on cherche comment se mettre en ordre de bataille pour redémarrer »

Qu’est-ce que l’entreprise Sodel ?
17:5007/10/2021
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 3 | Avril 2020

Qu’est-ce que l’entreprise Sodel ?

C’est une société d’équipements électriques qui a plus de 70 ans d’existence. Elle compte quatre sites dans le Grand Est et 180 collaborateurs.

Elle intervient en électricité générale pour l’industrie, le tertiaire, le milieu hospitalier, dans un grand quart nord-est depuis Lille, Paris et jusqu’à Lyon. Sodel réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 25 à 26 millions d’euros.

Lorsque Emmanuel Macron a déclaré « c’est la guerre, restez chez vous », comment avez-vous réagi ?

Cela a été un coup de massue, même si on s’y attendait tous un peu, étant donné les informations qui circulaient sur la maladie.

Mais la priorité des priorités, c’est la sécurité des salariés.

Cependant, le discours est quelque peu discordant. D’un côté, on nous dit « Restez chez vous, restez confinés », de l’autre, « Allez travailler pour maintenir l’économie du pays ».

Nous n’avons pas tergiversé : nous avons demandé aux salariés de rapatrier le matériel, de mettre en sécurité les sites et de rentrer chez eux. Le mardi midi, tout le monde était rentré.

Avez-vous eu recours au chômage partiel ?

Nous avons immédiatement mis en place une cellule de crise, qui nous a permis d’identifier quelques postes stratégiques que l’on pouvait maintenir.

Sur le plan opérationnel, tous les chantiers se sont arrêtés. La seule production que nous ayons, ce sont les sites sensibles, c’est-à-dire les services hospitaliers, les Ehpad, les pompiers, etc. Donc, tous ces clients-là, on continue à les servir en astreinte technique. Les collaborateurs qui interviennent sont équipés (EPI, lingettes hydroalcooliques, combinaisons jetables, masques…).

Les services d’automatisme qui font du développement sur ordinateur ou sur console, on a pu les mettre chez eux en télétravail.

Enfin, nous avons maintenu toute l’activité du siège, c’est-à-dire toute la partie administrative, en mettant les moyens et les barrières sanitaires qui vont bien. La grosse majorité des salariés est au chômage partiel. Il y a quelques cas en arrêt de travail, soit pour santé, soit pour garde d’enfants.

Comment réagissent vos salariés en ce moment ?

Le 24 mars au matin, j’ai convoqué un CSE exceptionnel pour expliquer la situation. Nous avons commencé par un état des lieux, pour que tout le monde ait les mêmes informations. Ensuite, nous avons abordé le plan de continuité de l’activité, les points stratégiques, les postes et le plan de reprise d’activité. Tout le monde est sorti un peu plus rassuré. Je travaille actuellement sur la manière de se remettre en ordre de bataille lorsque cela va redémarrer.

Par ailleurs, nous avons de la chance, parce que le hasard du calendrier a voulu que soit inauguré en début d’année un réseau social interne. Il fonctionne sur tablette, sur ordinateur, sur smartphone, et tous nos salariés sont connectés. Cela nous permet de créer du lien et de diffuser l’information.

L’après-midi du 24, le comité de direction s’est réuni. Il a été décidé que tous les managers de proximité devaient garder le contact téléphonique avec leurs collaborateurs. J’ai fait un organigramme pyramidal où chacun appelle ses collaborateurs, ses équipes.

Côté chômage partiel, avez-vous eu des difficultés ?

Comme nous avons quatre sites, c’est quatre déclarations différentes, qui ne dépendent pas des mêmes DIRRECTE. Pour deux, cela s’est plutôt bien passé. Pour les autres, on est encore bloqués.

Côté donneurs d’ordre, des problèmes ?

Très sincèrement, pour l’instant, nous n’avons pas eu trop à nous plaindre ; une grosse majorité a été compréhensive. Certains ont bien tenté leur chance, mais ma décision est claire, c’est non pour le moment. On étudiera au mois d’avril en fonction de la prolongation du confinement, des reprises partielles sur certains sites. Quoi qu’il en soit, on redémarrera doucement la machine, dès qu’on verra le bout du tunnel.

Comment voyez-vous la reprise ?

Nos responsables d’affaires, les directeurs d’agence et moi maintenons le lien avec nos clients par mail et téléphone.

Nous avons remis en service, depuis une semaine, en télétravail, deux techniciens en bureau d’études devis, parce que nous avons quelques demandes de chiffrage.

Maintenant, nous ne savons pas exactement quand nous pourrons redémarrer, et c’est le plus important pour anticiper.

On va probablement faire revenir le personnel en deux temps, d’abord toutes les équipes de bureau, pour remettre en route la partie administrative, les commandes, les fournisseurs, les plannings, etc. Et puis, le personnel de chantier, quand nous serons sûrs que les risques sont plus que minimes et que les infrastructures (hôtels, restaurants…) fonctionnent à nouveau, car nos techniciens sont en grande partie en déplacement.

J’attends, avec impatience et aussi un peu d’anxiété, comme beaucoup de chefs d’entreprise, le document de l’OPPBTP validé par les ministères.

La question est de savoir ce qui aura été validé au juste. Sur quoi nos maîtres d’ouvrage vont se reposer pour dire : « Ça y est, vous pouvez redémarrer. »

 

En attendant, on va s’occuper de notre personnel, pour pouvoir être en ordre de bataille le moment venu.

Entretien réalisé le 1er avril avec Dominique Mathieu

Directeur général
Société Sodel
Électricité générale

Vosges • 180 salariés

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