Filière de la construction : jouer collectif pour sortir de la crise

Dans sa dernière intervention télévisée, le Premier ministre a demandé que tout soit fait pour « que les entreprises subsistent ». Dans notre secteur, cette question de la survie n'est pas une vue de l'esprit : à l'annonce du confinement, plus de 90 % des chantiers se sont arrêtés. La profession s'est organisée, depuis, pour établir un ensemble de préconisations – notamment validées par les ministères du Travail et de la Santé – permettant une reprise progressive des chantiers en assurant la sécurité de nos salariés.

19:1807/10/2021
Rédigé par Jacques Chanut - Président de la FFB
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Batiment Actualité Numéro 4 | Avril 2020

Dans sa dernière intervention télévisée, le Premier ministre a demandé que tout soit fait pour « que les entreprises subsistent ». Dans notre secteur, cette question de la survie n'est pas une vue de l'esprit : à l'annonce du confinement, plus de 90 % des chantiers se sont arrêtés. La profession s'est organisée, depuis, pour établir un ensemble de préconisations – notamment validées par les ministères du Travail et de la Santé – permettant une reprise progressive des chantiers en assurant la sécurité de nos salariés.

 

Cependant, nous en sommes conscients : ces préconisations, qui demeurent à l'appréciation de chaque entrepreneur, ne pourront pas s'appliquer partout et, lorsqu'elles le pourront, se traduiront par un surcoût important pour nos entreprises. À l'achat – souvent difficile – des équipements nécessaires (gel, masques, lunettes) s'ajoute l'impact de ces mesures et de la distanciation sociale sur le rythme de production. Sans compter les coûts majorés pour certains matériaux en raison des difficultés d'approvisionnement. Pour nos entreprises, c'est bien simple : l'équation à somme nulle est impossible !

 

Cet implacable constat pose une question immédiate. Elle tient aux chantiers en cours ou aux marchés signés. En période de temps calme, la rentabilité moyenne d'une entreprise de bâtiment avoisine les 2 % et les réserves restent faibles, avec des trésoreries correspondant à quelques mois d'un chiffre d'affaires normal. Le tsunami qui s'annonce risque de se révéler rapidement mortel si toute la chaîne de production ne prend pas sa part de l'effort.

 

Cela implique que le surcoût indiscutable engendré par les mesures sanitaires soit équitablement réparti entre les fournisseurs, nos entreprises et les maîtres d'ouvrage. En matière de marchés publics, une ordonnance publiée fin mars prévoit plusieurs mesures pour assurer ce rééquilibrage : notamment l'adaptation des marchés à la période de confinement, la neutralisation des pénalités de retard et une possibilité de négocier le surcoût de l'entreprise. Nous demandons qu'un rééquilibrage équivalent soit prévu en matière de marchés privés, c'est-à-dire pour l'écrasante majorité des contrats dont dépend l'activité de bâtiment.

 

La profession ne peut pas, à elle seule, supporter le fardeau : dans une période comme celle que nous traversons, il faut que tout le monde joue le jeu, maîtres d'œuvre comme maîtres d'ouvrage, fournisseurs comme négociants. Les pouvoirs publics se doivent de rappeler cette exigence. C'est d'elle que dépendra la capacité de nos entreprises à tenir bon et à préserver les deux millions d'emplois qu'elles assurent dans tous les territoires. Ne nous voilons pas la face : elle engage une surcote de 20 % sur le poste main-d'œuvre. C'est le prix collectif à payer pour la santé des salariés du BTP, dont personne ne doit se déresponsabiliser.

 

Nos TPE/PME sont aujourd'hui en première ligne pour tenir la digue de l'activité économique au niveau local : ne les sacrifions pas sur l'autel du chacun pour soi ! Car disons-le clairement : un plan de relance envisagé dans quelques mois sur un champ de ruines, dans un secteur de main-d'œuvre aussi important que celui du bâtiment, ne serait d'aucun secours, pour personne.

 

La FFB appelle à la responsabilité collective !

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