S’il se concrétise, le plan de relance va permettre aux entreprises
de bâtiment de créer des emplois durables. Telle
est la volonté de nos élus nationaux et locaux, que nous
accompagnons de nos vœux, à condition que cela soit vertueux.
En effet, soyons lucides : relancer l’activité ne permet pas de
créer des emplois durables si les maîtres d’ouvrage retiennent
des offres anormalement basses et laissent se développer la
sous-traitance en cascade.
Sous-traiter fait partie d’un mode d’exécution souvent nécessaire
dans nos marchés de travaux, que ce soit pour des raisons
de spécialité ou de capacité. La pratique est d’ailleurs
reconnue et encadrée par une importante loi datant de 1975*.
Cependant, au-delà du deuxième ou du troisième rang, le
sous-traitant travaille souvent à des prix anormalement bas.
C’est une source de travail illégal et d’appel aux travailleurs
détachés illégaux par des entreprises étrangères, souvent
au mépris des règles du travail et de sécurité prévues par
les textes.
En résumé, les lois ne sont plus appliquées et tout le monde
est perdant.
Pour barrer la route à ces dérives, la FFB réclame aux pouvoirs
publics de stopper la course aux prix anormalement
bas et de contrôler la sous-traitance en cascade. Elle propose
de limiter l’intervention des sous-traitants au deuxième
rang en cas de lots séparés ou au troisième rang en cas
d’entreprise générale.
Pour conduire des projets de construction durable, l’ensemble
de la chaîne de construction, les maîtres d’ouvrage, les maîtres
d’œuvre, les artisans et les entrepreneurs ont tout à gagner à
cette évolution vertueuse.
Le bâtiment, fer de lance de l’économie, continuera alors à jouer
pleinement son rôle.
Olivier Salleron
Président de la Fédération Française du Bâtiment
* Loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance.