D’abord, en 2022, les effectifs du secteur dépassent clairement leur niveau de 2008, avec près de 1,7 million de personnes. Depuis la crise sanitaire de 2020, artisans et entrepreneurs ont créé près de 100 000 postes de plus, massivement positionnés sur la transition énergétique, puisqu’il s’agit du seul segment en croissance sur la période. Et pourtant, chacun sait à quel point il est difficile de recruter.
Les chiffres signalent ensuite que le nombre d’entreprises RGE a baissé, c’est indéniable. Mais ils nous disent aussi que ces entreprises agrègent environ 520 000 salariés, sans fléchissement.
Les statistiques nous indiquent encore que, depuis son origine en 2008, la formation FEEBAT a été dispensée plus de 190 000 fois auprès de femmes et d’hommes du bâtiment.
Et pourtant, les crises n’ont pas manqué, des plus classiques aux plus extraordinaires. Les rabotages et redéploiements des aides ont été légion, rendant parfois inutile ou transitoirement indispensable la qualification sur un marché.
Voilà la principale difficulté rencontrée par les artisans et entrepreneurs du bâtiment : l’instabilité des aides, alors que se qualifier, embaucher et former correspondent à des engagements de moyen à long terme, particulièrement dans un secteur où le CDI est privilégié.
L’équation s’avère finalement assez simple : si les perspectives de développement de la rénovation énergétique sont confirmées, le secteur se mettra au diapason pour y répondre, comme toujours.
Ce ne sera ni facile ni instantané. C’est d’ailleurs pourquoi la FFB demande une montée en puissance de MaPrimeRénov’, avec une majoration d’un milliard chaque année pendant cinq ans, une planification à moyen et à long terme pour la rénovation des bâtiments publics, dont les écoles, et enfin une simplification du dispositif des CEE.
Le défaitisme n’est pas acceptable, nous serons capables de relever ce défi !
Olivier SALLERON
Président de la Fédération Française du Bâtiment