Dans le secteur des taxis et de l'hôtellerie, les plateformes connaissent un indéniable succès. Uber et Airbnb, pour ne citer qu'eux, sont devenus des opérateurs notoires et redoutables pour les artisans et commerçants, durement attaqués sur leur marché.
Le secteur du bâtiment est moins touché. Les nombreuses start-up qui se lancent sur le marché de la rénovation de logements peinent à trouver leur équilibre et disparaissent aussi vite que de nouvelles se créent.
Depuis peu, des plateformes d'un nouveau genre apparaissent : certaines se montent en partenariat avec des assureurs et des banquiers qui prêtent leur notoriété, de quoi s'étonner?! D'autres se créent à l'initiative de grandes surfaces de bricolage, qui font croire à nos clients, à grand renfort de publicités tapageuses, qu'ils peuvent refaire leurs peintures, plomberie ou électricité en les orientant vers des bricoleurs payés à des prix anormalement bas.
La défense des professionnels qualifiés reste notre priorité?; elle n'est évidemment pas la préoccupation de ces enseignes, dont le seul objectif est d'accroître la vente de leurs produits. Elles occultent, en outre, que les travaux de bâtiment ne peuvent être réalisés sans un devis préalable incluant l'ensemble des prestations, comme la préparation des supports en cas de travaux de peinture... Le résultat sera au mieux un surcoût, au pire des travaux mal faits ou non finis.
Pour combattre cette forme de concurrence déloyale, la FFB alerte les autorités sur tous les dérapages publicitaires et les mauvaises pratiques. Néanmoins, consciente de cette évolution majeure, elle s'emploie à aider ses adhérents à identifier les plateformes vertueuses, c'est-à-dire celles qui savent qualifier la demande des consommateurs et mandater un professionnel responsable de ses prix et garant de ses prestations.
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment