Si l'on se réfère aux débats à l'occasion de la présidentielle de 2017, les principales préoccupations des Français, jeunes ou moins jeunes, concernent aujourd'hui l'insécurité, la santé, l'immigration et l'emploi.
Certains y verront la preuve que la crise quantitative du logement est derrière nous. Il est vrai qu'aujourd'hui la majorité de nos concitoyens souhaite vivre « moins nombreux dans des logements de meilleure qualité », mais cela a évidemment un prix.
D'autres, plus réalistes, diront que l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Pour nombre de Français, les jeunes, les mobiles, les plus pauvres, le logement constitue un sujet d'angoisse. L'accroissement spectaculaire des taux d'effort des locataires en témoigne.
Les plus éclairés, eux, ne sauraient se résoudre à ce que le thème du logement soit absent ou le mal-aimé de la campagne électorale. Et il mérite mieux que quelques lignes jetées à la va-vite dans un programme.
Car le logement génère rapidement de l'emploi en France, y compris dans nos territoires les moins favorisés. La construction ne se délocalise pas, elle est peu importatrice, elle est peu inflationniste, elle est vecteur d'insertion sociale comme d'innovation technique et elle est créatrice d'activité, donc de richesse et d'emplois, ce que semblent avoir oublié les candidats.
Le logement n'est pas une épargne stérile en concurrence avec le financement des start-up?! Pour développer l'offre à des conditions financièrement supportables, nous avons besoin de moins de taxes, moins de complexité, moins de contraintes, qui finiraient par détruire un appareil de production pourtant prêt à redémarrer après neuf années de crise.
Comme beaucoup de nos compatriotes, les artisans et entrepreneurs du bâtiment sont las de cette campagne électorale de bas étage. Il est encore temps de réagir et de parler de ce qui intéresse tous les Français : le logement?!
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment