Les promoteurs immobiliers s’organisent avec pragmatisme pour faire face et redémarrer

Quel est l’impact de la crise actuelle sur votre activité ? Nous sommes touchés comme tous les promoteurs immobiliers. La crise sanitaire a des répercussions, en France, chez Immobel à plusieurs niveaux.

10:2309/10/2021
Rédigé par FFB Nationale
revue
Retrouvez ce dossier dans notre revue Batiment Actualité
Batiment Actualité Numéro 7 | Mai 2020

Quel est l’impact de la crise actuelle sur votre activité ?

Nous sommes touchés comme tous les promoteurs immobiliers. La crise sanitaire a des répercussions, en France, chez Immobel à plusieurs niveaux.

Le premier impact direct concerne la baisse significative de notre chiffre d’affaires. Cela est dû notamment à l’arrêt des chantiers et des ventes notariales pendant le confinement.

Cette baisse sur l’année aura évidemment un impact sur le résultat net annuel de l’entreprise, bien que nous constations actuellement une reprise lente, mais progressive.

Nous travaillons d’ores et déjà à des mesures d’optimisation des charges, parmi lesquelles le recours au chômage partiel (que nous avons déjà mis en place), le gel des embauches pour cette année et le décalage d’une partie de nos dépenses de structure à 2021.

Le deuxième impact a trait aux élections municipales. Leur décalage dans le temps est un frein supplémentaire au développement et au montage de nos projets, notamment pour les permis de construire, le déblocage ne se faisant pas avant 2021.

Le troisième impact touche notre organisation. Nous avons modifié nos habitudes de travail et portons une attention particulière aux consignes sanitaires à respecter.

Nous travaillons pour la reprise sur un mixte entre télétravail, flex-office, horaires décalés et chômage partiel maintenu pour certains métiers.

 

Malgré toutes ces contraintes, je suis convaincu que cette crise peut avoir des effets positifs à moyen terme sur le marché, notamment limiter les effets délétères de la forte concurrence que nous avons connue ces derniers mois, mais aussi modifier nos habitudes de travail.

 

Dans le domaine de la construction, cette crise est l’opportunité d’accélérer le développement de certaines tendances comme la préfabrication et l’industrialisation. Nous devons tous nous réinventer, notamment en accélérant la numérisation avec des outils tels que le BIM.

Comment envisagez-vous la reprise avec les entreprises de bâtiment ?

La reprise devra se faire avec le plus de précautions possible, en respectant les préconisations de l’OPPBTP et en nous assurant que tous les moyens sont mis à la disposition des entreprises.

Nous sommes en lien permanent, d’autant que presque tous nos chantiers ont déjà redémarré en prenant en compte ces dispositions.

 

Pour nous, après la sécurité de tous, le principal sujet va être la productivité.

Nous ressentons une mobilisation des entreprises du BTP et de leurs équipes pour reprendre le travail.

Il va certainement falloir être créatifs ensemble : c’est-à-dire avec les entreprises et tous les partenaires, notamment les maîtres d’œuvre, pour trouver des solutions au cas par cas à court terme afin de ne pas trop aggraver les retards inhérents à la crise sanitaire, même si nos clients sont conscients de son impact et compréhensifs.

Nous souhaitons vivement que la mobilisation forte de toutes les parties prenantes puisse limiter les impacts, notamment financiers, de cette crise. Quoi qu’il en soit, toutes ces hypothèses font l’objet d’échanges nourris pour trouver les meilleures solutions pour chacun.

Au-delà des surcoûts de construction liés aux règles sanitaires, quelles difficultés identifiez-vous pour la reprise de l’activité ?

C’est une question clé pour tout le secteur. Nous anticipons des impacts forts, aussi bien au niveau du marché des particuliers que dans le tertiaire.

Le retour de nos clients pour l’accession à la propriété va se faire très progressivement et très lentement. Leur solvabilité va être touchée, leur priorité ne va donc pas être l’acquisition d’un logement à très court terme.

Une des solutions sera de vendre en bloc en direction de tout type de bailleur (social, intermédiaire ou privé) avec des réductions de prix, ce qui aura un impact sur la rentabilité des projets.

Le secteur tertiaire risque d’être encore plus touché par l’attentisme des entreprises et de l’ensemble du secteur économique.

Enfin, la productivité de nos salariés va être fortement altérée par le respect des mesures d’hygiène et de sécurité, qui sont bien entendu notre priorité.

Entretien avec Fabien Acerbis

Directeur général
Immobel France

Contenu réservé aux adhérents FFB

  • Profitez aussi de conseils et de soutien

    Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.

  • Intégrez un réseau de 50 000 entreprises

    La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.

  • Bénéficiez des dernières informations

    Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?