En 2003, une cotisation de 0,15 % de la masse salariale a été instaurée à l'initiative de la Capeb, prétendument pour permettre le développement du dialogue social dans les entreprises artisanales du bâtiment. Aujourd'hui, cette organisation professionnelle se finance largement grâce à cette cotisation obligatoire.
La FFB s'est toujours opposée avec force à la mise en place du « 0,15 », car le financement du dialogue social est un alibi. Les organisations patronales doivent être financées par les seules cotisations volontaires de leurs adhérents, et non par des taxes qui vont à l'encontre des valeurs premières du fonctionnement des organisations professionnelles.
La crise des « gilets jaunes » montre d'ailleurs que les corps intermédiaires souffrent d'un véritable problème de représentativité et de légitimité. Ce n'est pas avec des cotisations obligatoires que les organisations professionnelles le surmonteront, mais en proposant des services de qualité à leurs adhérents.
En outre, il faut s'efforcer de réduire les taxes sur la production et la main-d'œuvre : exonération sur le gazole non routier, bonus-malus sur les contrats courts, etc. Réduire le « 0,15 », au moins pour les organisations d'employeurs, participerait à cette démarche nécessaire.
La FFB ne perçoit pas le « 0,15 », mais elle multiplie les actions pour identifier les sommes en jeu et flécher la quote-part, qu'elle a toujours refusé de percevoir pour elle-même, vers des œuvres sociales et d'intérêt général pour la profession.
La plus grande fierté de la FFB, reconnue première organisation représentative des entreprises du bâtiment de toute taille, est et restera toujours de bien servir et défendre ses adhérents en totale indépendance?!
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment