Or, aujourd’hui, le très fort durcissement de ce marché amplifie la crise qui s’est amorcée dans notre secteur.
En clair, l’action de la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation conduit à une hausse rapide et soutenue des taux. Les ménages jeunes ou modestes, sans apport personnel important, sont dès lors exclus du marché de l’accession, ce qui bloque au passage les sorties du parc HLM. Et il est fort à craindre que nos clients professionnels soient aussi prochainement concernés.
De plus, la règlementation du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) pénalise les autres ménages qui souhaiteraient investir dans le locatif privé ou acquérir une résidence secondaire. Le couperet brutal du taux d’effort maximal de 35 %, sans prise en compte du reste à vivre, a un effet dévastateur.
Enfin, les établissements de crédit affichent eux-mêmes une prudence qui nous paraît exagérée en matière de financement de l’immobilier et des entreprises de la construction.
La FFB rappelle que la peur est mauvaise conseillère. Elle a donc fermement réitéré sa demande au gouvernement de voir assouplir les règles du HCSF. Elle a tout aussi fermement souligné, auprès de la Fédération bancaire française, le risque qu’une trop grande prudence débouche sur la crise qu’on souhaitait justement éviter !
Il y a urgence à sortir de la guerre des nerfs sur le crédit immobilier pour qu’il reprenne son rôle de nerf de la guerre contre le mal-logement, contre le réchauffement climatique, mais aussi pour la relocalisation et pour l’équilibre des territoires.
Olivier SALLERON
Président de la Fédération Française du Bâtiment