« Dans les bâtiments tertiaires, les plafonds modulaires sont une importante voie de développement, sur tout le territoire », constate Alain Labat, directeur général de Guivarch Plafonds à Trémuson (Côtes-d'Armor). Même constat pour Sylvestre Duval, directeur général de la société Augagneur (groupe Saphyr), basée dans les Yvelines. Offrant une modularité des espaces de travail, de réception et des salles qu'ils habillent, ces plafonds optimisent les conditions d'utilisation de ces bâtiments en apportant plus de confort acoustique. Ils sont également synonymes de liberté de conception « par la variété des finitions de surface et des formats de panneaux », note Pierre-Alain Mendler, à la tête de Stam Acoustique à Schiltigheim (Bas-Rhin).
Pour lui, « cette solution technique et esthétique gagne des parts de marché, car de plus en plus d'acteurs intègrent le fait qu'une pièce ne se compose pas uniquement de sols et de murs. Le plafond technique et esthétique contribue aussi à l'ambiance générale. » Certes, d'un point de vue économique, « le plafond modulaire n'est pas choisi pour son prix abordable. Cependant, toutes ses qualités lui donnent une réelle valeur ajoutée qui ne rime en rien avec une banalisation du plafond », soutient Sylvestre Duval. Des qualités qui font son succès en apportant des réponses aux souhaits des maîtres d'ouvrage et des maîtres d'oeuvre.
Le chauffage et le rafraîchissement en plus
Ainsi, dans le tout nouveau Centre hospitalier privé des Côtes-d'Armor, à Plérin, les 3 200 m2 de plafonds modulaires chauffants ont joué à fond la carte de la multifonctionnalité. Tout d'abord, « grâce aux bacs basculants et démontables, ce plafond offre un accès facilité au plenum », souligne Simon Le Floch, responsable d'agence chez Guivarch Plafonds. Métallique « pour des questions d'hygiène » et perforé afin d'assurer le confort acoustique par absorption, le plafond a vu « son esthétique renforcée par le choix d'une ossature cachée dans les chambres ». En outre, équipé de modules à eau, il chauffe en hiver et rafraîchit en été. « Ainsi, il libère les murs des émetteurs. Rayonnant, il est confortable pour les occupants du bâtiment, tout en contribuant aux économies d'énergie dans les bâtiments basse consommation », précise le dirigeant de Guivarch Plafonds, Alain Labat. Si tout ce qui concernait la partie génie climatique était l'apanage d'une entreprise spécialisée, « nous avons géré le raccord des modules », poursuit Simon Le Floch. Il a donc fallu être minutieux pour respecter le calepinage, « et même si le raccord entre les dalles a été rapide, il fallait s'assurer qu'il a été correctement réalisé ». Un chantier qui a demandé trois mois d'exécution par quatre compagnons dédiés.
Modulaire et modulable
Autre exemple, dans le très chic VIIIe arrondissement de Paris, le plafond modulaire s'est fondu avec élégance dans les hauteurs d'un hôtel particulier de style haussmannien réhabilité en bureaux. « Il a été choisi notamment pour sa capacité à s'installer sous un plenum de faible épaisseur qui comprend la climatisation, l'électricité et les évacuations d'eau, ainsi que pour l'accessibilité à 100 % à cet espace technique », précise Sylvestre Duval, dont l'entreprise a réalisé ce chantier rue de Milan pour le compte de Crédit Agricole Assurances. Les 4 000 m2 posés devaient aussi apporter une forte capacité d'absorption, car « le paramètre acoustique est très important dans un open space ». Sachant que pour l'instant cet espace de bureaux n'est pas investi pas ses nouveaux occupants, la typologie de cloisonnements n'est pas encore connue. Ainsi, dans cette quête de plafond modulable et peu structuré, « les panneaux bandes ont offert un bon compromis », poursuit l'entrepreneur francilien. En outre, face à la demande de l'architecte de retrouver la trame de la façade haussmannienne dans le plafond, le calepinage a été préparé en amont et les modules réalisés en usine.
Une mixité esthétique et acoustique
Dans le cadre de l'extension du centre sportif de Geispolsheim (Bas-Rhin), le plafond modulaire a su répondre là encore aux exigences de conception. Les 4 500 m2 ont été posés sur une ossature primaire, « car la charpente métallique ne nous permettait pas la reprise de charge », précise Pierre-Alain Mendler, dont la structure Stam Acoustique a exécuté le chantier. Le plafond modulaire s'est plié au souhait du mariage de l'esthétique et de l'acoustique « par la mixité des matériaux. Dans le dojo, le bois se conjugue avec le plâtre, en privilégiant la lumière, mais l'absorption a aussi été traitée au centre et en périphérie sur toute la salle. En revanche, dans la salle d'escrime où les sons se concentrent autour des sportifs, l'absorption a été traitée juste au-dessus d'eux pour optimiser l'acoustique. » Et quel que soit l'espace réalisé, l'accessibilité au plenum a également été recherchée. De plus en plus techniques, ces plafonds sont aussi « de plus en plus difficiles à poser », ajoute Pierre-Alain Mendler. D'où la nécessité de se former à leur mise en oeuvre : « Nous sommes des spécialistes car les méthodes de pose ne sont plus standard ». Une technicité qui caractérise le métier de plafiste, reconnu par les qualifications Qualibat de la série 66.
