Isoferm : un volet hautes performances en polyuréthane armé

Encouragé par le succès de ses fenêtres en polyuréthane injecté avec une âme en aluminium, la société Isoferm a décidé d'élargir la gamme en mettant au point des volets s'appuyant sur le même procédé.
11:0017/03/2016
Rédigé par FFB Nationale
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Bâtimétiers Numéro 42 | Mars 2016

Quand ils créent en 1998 l'entreprise Isoferm, implantée à La Fare-les-Oliviers (Bouches-du-Rhône), Olivier Bizot et son associé Jean-Paul Duhamel ont un projet précis : utiliser un procédé innovant - l'injection polyuréthane avec une âme en aluminium - pour fabriquer des fenêtres à hautes performances. Ce procédé permet d'obtenir des produits extrêmement résistants, d'une grande durabilité et de n'importe quelle couleur - celle-ci étant de surcroît inaltérable dans le temps, autrement dit sans entretien. Grâce à ces propriétés techniques, l'entreprise obtient quelques marchés de prestige. Parmi ses clients : l'Institut polaire de la recherche scientifique, situé au pôle Sud, qui est soumis à un climat extrême, avec des températures allant jusqu'à -80 °C et des vents abrasifs. Suite à ces premiers succès, les deux associés décident d'utiliser le procédé pour fabriquer des volets. Ils créent pour cela trois sociétés - Isopur, qui fabrique le produit; Isoferm Méditerranée, qui transforme la matière première; Isosel, qui commercialise et pose le volet - réunies par une holding.

Les chemins de l'innovation

La mise au point de cette gamme de volets a exigé un long travail de recherche et développement. « Par rapport aux fenêtres, la fabrication des volets implique l'injection d'un volume supérieur de matériau, qui adopte un comportement différent, explique Olivier Bizot. Nous avons dû repenser complètement le process de fabrication. » Pour financer cette mise au point, l'entreprise a bénéficié de plusieurs aides de BPI France (ex-OSEO). En 2008, elle obtient une première subvention pour réaliser une étude de faisabilité du projet, dont les conclusions favorables débouchent sur une aide remboursable dédiée à la chaîne de fabrication spécifique, à la réalisation des préséries et à l'optimisation du procédé. En 2012, Isoferm va plus loin dans l'optimisation de son dispositif : grâce à une nouvelle subvention de BPI France, l'entreprise se lance dans de nouvelles expérimentations pour améliorer le procédé de teinte dans la masse et l'aspect de surface, afin d'obtenir un produit totalement finalisé en sortie de moule, d'un coût de revient plus compétitif. Enfin, en 2013, elle décroche un prêt à taux zéro pour l'innovation, dont le remboursement est différé pour donner aux entreprises le temps nécessaire au retour sur investissement.

Un important marché latent

Isoferm a aujourd'hui pris ses marques sur le marché du volet à hautes performances et produit 15 000 barres de polyuréthane armé par an, avec une capacité de production trois à quatre fois supérieure. « Nos volets répondent à une demande du marché, grâce à leurs qualités de résistance bien supérieures à celles des volets courants en bois, métal ou résines, qui nous permettent de les garantir à vie, commente Olivier Bizot. Ils présentent aussi des propriétés acoustiques intéressantes et une résistance thermique élevée qui les rend éligibles aux dispositifs de financement comme le crédit impôt transition énergétique (CITE). » Le polyuréthane est chimiquement et dimensionnellement stable, et les volets ajustables et rabotables comme un volet bois s'harmonisent aussi bien avec des villas contemporaines qu'avec des mas anciens. L'entreprise travaille à l'obtention d'une certification anti-effraction, dans le but de faire du volet un organe de protection de la maison. Déjà très présente dans le Sud-Est de la France, Isoferm envisage un développement sur tout le marché national de la maison individuelle haut de gamme.

BPI France, partenaire de l'innovation

Pour développer son process de fabrication, Isoferm a bénéficié de subventions et de prêts remboursables de BPI France. « Ces aides sont accordées selon des critères précis et ne peuvent porter que sur des programmes d'innovation industrielle, dans la phase de mise au point du process, indique Carole Loget, chargée d'affaires innovation chez BPI France. Dans tous les cas de figure, l'aide apportée ne peut excéder 50 % du budget de recherche-développement, les autres 50 % restant à la charge de l'entreprise. » BPI France prend aussi en compte le profil des dirigeants et des équipes, la propriété industrielle et intellectuelle du process, ainsi que les perspectives de marché, dans le but de sélectionner les projets qui présentent les plus grandes chances de succès commercial.

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