La filière débute avec la culture du chanvre dans le Parc naturel régional du Gâtinais, un espace de 75 000 hectares au sud de l'Île-de-France. Le chanvre est une plante entièrement valorisable. Les agriculteurs récoltent tout d'abord ses graines, qui sont utilisées pour la fabrication de cosmétiques et la production d'huile alimentaire.
Dans un second temps, on récolte la tige de la plante, qui deviendra après séchage de la paille de chanvre, conditionnée sous forme de ballots. Cette paille est ensuite transformée en usine, pour séparer ses deux composants, deux matériaux qui sont utilisés dans la construction : la fibre permet de produire de la laine de chanvre (photo 1) pour fabriquer des isolants, tandis que la chènevotte est employée pour la fabrication de bétons (photos 2 et 3), d'enduits et de mortiers de chanvre, et peut aussi être utilisée en vrac pour l'isolation de combles perdus.
Une unité de transformation locale
Si le chanvre produit dans le Gâtinais est aujourd'hui transformé dans une usine vendéenne, une société a déjà été créée sur place pour commercialiser les matériaux issus de sa production. En complément, un projet est en cours pour la création d'une usine de transformation située sur le site de production, afin de répondre pleinement aux objectifs d'une filière en circuit court. En aval de la filière, une dizaine d'entreprises artisanales implantées en Essonne et en Seine-et-Marne ont déjà été formées à la mise en œuvre des différents ouvrages à base de chanvre : isolation de sol et isolation sous toiture à base de laine de chanvre, parois verticales à base de béton de chanvre ou de chanvre projeté. Elles ont aussi été formées à l'application d'enduits correcteurs, à la réalisation d'un enduit en mortier de chanvre et à la commercialisation de projets de construction en chanvre. Le Parc naturel régional du Gâtinais organise des opérations de sensibilisation à la notion de circuit court et aux qualités d'isolation thermique et de régulateur hygrométrique de ce matériau, à destination des professionnels du bâtiment (architectes, prescripteurs, bailleurs sociaux, promoteurs, aménageurs), mais aussi des élus locaux et des particuliers. L'inauguration de l'unité de transformation, en 2017, donnera une nouvelle dimension à cette filière qui préfigure de nouvelles façons de produire dans le respect de l'environnement.