Audit RGE : l'occasion d'un échange fructueux

Mis en place pour attribuer des aides publiques aux particuliers faisant réaliser des travaux d'économies d'énergie, le dispositif RGE (Reconnu garant de l'environnement) est un franc succès : plus de 60 000 entreprises et artisans se sont vu attribuer une qualification RGE qui rassure le client quant à la qualité des travaux réalisés et lui permet d'obtenir un éco-prêt à taux zéro, un crédit d'impôt et des primes issues du dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE). Ces professionnels doivent désormais se préparer à la deuxième étape : conserver leur statut « RGE », à l'issue d'un audit obligatoire devant se tenir dans les 24 mois suivant l'attribution de leur(s) qualification(s) RGE.Appelé « contrôle de réalisation », cet audit réalisé par un professionnel mandaté par l'organisme de qualification (Qualibat, Qualit'EnR ou Qualifelec) est effectué sur un chantier en cours ou achevé. Il permet de vérifier si le professionnel répond aux exigences de qualité des travaux (respect des règles de l'art, notamment les normes NF DTU), de sécurité si le contrôle porte sur un chantier en cours et de service rendu au client. Si nécessaire, l'auditeur signale à l'entrepreneur les points à améliorer, les éventuelles non-conformités et lui donne un délai pour les corriger.

Un contrôle de réalisation fructueux

Installée à Thuir dans les Pyrénées-Orientales, ayant essentiellement une clientèle de particuliers et étant principalement spécialisée dans la peinture intérieure et décoration, les revêtements de sols et murs, la rénovation de façades et l'isolation thermique par l'extérieur, l'entreprise Maso & Fils avait été en 2013 l'une des premières du département à être qualifiée RGE pour l'isolation des parois opaques verticales. Deux ans après, en décembre 2015, cette SARL qui emploie cinq personnes a passé avec succès l'audit réalisé par un expert mandaté par Qualibat. « Nous devions proposer deux chantiers afin que l'auditeur puisse en choisir un », se souvient la gérante, Julie Maso. Mais l'entreprise n'avait réalisé qu'une seule isolation thermique par l'extérieur, la demande pour ce type de technique étant encore faible localement. Il s'agissait d'une villa où le client avait commandé 90 m² d'isolation thermique par l'extérieur avec isolation des trois pignons et du retour de garage, et ravalement pour le reste du bâtiment.

Des conseils bénéfiques pour tous

L'auditeur avait communiqué la liste des pièces administratives et techniques à lui envoyer avant sa visite : fiche descriptive du chantier, description des travaux, des matériaux utilisés… « C'était dans l'ensemble un dossier assez simple à monter, témoigne Julie Maso. Il reprenait des éléments des propositions techniques et commerciales faites au client. » L'auditeur avait aussi prévenu de préparer des pièces qui seraient examinées le jour de l'audit dans les locaux de l'entreprise et sur le chantier : devis, facture, PV de réception du chantier, fiche de satisfaction… Par ailleurs, « mon mari, directeur technique de l'entreprise, prend systématiquement des photos à différentes phases d'un chantier, nous n'avions donc pas de mal à montrer que nous avions travaillé dans les règles de l'art ».

Le jour J, tout s'est parfaitement passé. « Le soir même, l'auditeur nous a dit que nous avions réussi le contrôle », sourit Julie Maso. Mais le principal bénéfice n'était pas là. « L'audit a surtout été l'occasion d'un échange fructueux entre lui et nous, ce qui nous a permis de nous améliorer sur certains points. Techniquement, l'auditeur nous a notamment conseillé de ne pas prendre autant de photos mais plutôt d'adopter le système des fiches d'autocontrôle. Et sur le plan administratif, il nous a fait prendre conscience que le modèle de PV proposé par la FFB était plus complet que le nôtre. » Deux suggestions adoptées depuis par Maso & Fils.

Pour faciliter la préparation du contrôle de réalisation RGE, la FFB a rédigé un kit pédagogique à l'attention des entreprises qualifiées.