Alors que 85 % des personnes âgées souhaitent rester chez elles le plus longtemps possible, seuls 6 % des logements sont aujourd'hui adaptés à la vie quotidienne des individus en perte d'autonomie. L'Agence nationale de l'habitat (Anah) en concluait en 2010 que l'adaptation des logements aux conditions de vie des seniors représente un marché potentiel de l'ordre de 31 milliards d'euros. Cette somme recouvre à la fois les travaux à réaliser en urgence, déclenchés par exemple sur prescription médicale pour sécuriser une salle de bains à la suite d'une chute, et les travaux préventifs, qui devraient toucher 2 millions de logements à l'horizon 2025.
Selon l'Anah, les travaux d'adaptation de l'habitat au vieillissement de ses occupants s'élèvent entre 6 000 et 9 400 euros hors taxes par logement. Si l'on considère que l'électricité représente 10 à 15 % du montant, les électriciens ont donc devant eux un marché potentiel de 3 à 4,5 milliards d'euros.
DES SOLUTIONS ÉVOLUTIVES
Déjà disponibles, simples à installer et à utiliser, les solutions électriques et domotiques pour prévenir les risques d'accidents et améliorer le confort et l'utilisation des équipements répondent à de multiples besoins de la vie quotidienne d'une personne âgée : vision déficiente, perte de l'audition, difficulté à se déplacer ou à saisir des objets, peur de ne pas pouvoir contacter quelqu'un en cas d'accident... Ces solutions sont aussi évolutives : à la condition que les locaux aient été correctement précâblés et dotés d'un nombre suffisant de prises électriques pour installer facilement les équipements d'aide à l'autonomie, le client dispose d'une large palette de produits et services, qu'il pourra compléter en fonction de l'évolution de ses handicaps. On peut citer : la prévention des accidents (création de chemins lumineux gérés par des détecteurs de mouvement), l'amélioration du confort et de l'utilisation des équipements (commandes électriques centralisées pour l'éclairage, la fermeture des volets ou la gestion du chauffage), la sécurisation des personnes et des biens (détecteurs de gaz ou de fumée) ou encore le maintien des relations avec les proches et les aidants (téléassistance, télésurveillance médicale en cas d'hospitalisation à domicile).
Selon les modes de vie et les besoins, les mêmes équipements peuvent être gérés de façon personnalisée, en commande centralisée ou automatisée. Cela permet par exemple d'allumer automatiquement la lampe de chevet et le balisage du couloir grâce à un détecteur de mouvement pour prévenir une chute la nuit, ou d'alerter les secours grâce à un système de surveillance détectant une inertie prolongée au sol.
Qu'elle intègre des solutions simples ou très sophistiquées, l'adaptation préventive des logements est cependant un marché particulier à appréhender. Face à des personnes âgées ou handicapées qui rechignent souvent à admettre qu'elles ont besoin d'aide, l'installateur doit savoir observer et écouter, présenter un discours positif centré sur le confort et la sécurité (parler de maintien à domicile ou de dépendance suscite le rejet), et identifier les bons interlocuteurs : la personne concernée, son entourage, les prescripteurs (assistante sociale, médecin) et les financeurs (conseil départemental, associations). Pour aider les professionnels dans l'approche de ce marché, la FFIE-FFB a rédigé un guide pratique (voir encadré).
Un guide pratique des solutions disponibles
La FFIE-FFB a édité un guide pratique détaillant les solutions électriques et domotiques au service du maintien à domicile.
Les professionnels peuvent le télécharger sur le site internet de la FFIE-FFB (www.ffie.fr, espace adhérents). Ce guide présente des exemples de solutions facilitant la vie quotidienne, donne des conseils aux installateurs pour aborder ce marché particulier, et rappelle la réglementation et les recommandations sur l'accessibilité.
Pour en savoir plus
FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr