Situé à l'emplacement de l'ancien hôtel Pullman de la porte de Sèvres, dans le XVe arrondissement de Paris, le chantier du futur siège du groupe SMA jouxte le périphérique de la capitale. Le site accueillera tous les salariés franciliens de l'assureur à partir de septembre 2017. Le programme immobilier, développé par Bouygues Immobilier, regroupe un premier bâtiment qui accueillera les bureaux sur 35 000 m2 et un deuxième qui deviendra un hôtel sur 5 000 m2. Conçu par le cabinet Wilmotte et Associés, l'immeuble comprend sept étages et trois niveaux de sous-sols. Il abritera, outre les bureaux, un auditorium de près de 400 places, un restaurant interentreprises et un parking de 350 places. Le projet global s'inscrit dans une démarche de développement durable avec un objectif de triple certification environnementale : HQE, BREEAM very good et LEED or.
Il a été décidé de réaliser le gros œuvre selon la technique du top and down, ou « terrassement en taupe ». Il s'agit d'une organisation de chantier particulière qui consiste à réaliser en parallèle les travaux de la superstructure et des niveaux enterrés. Sur ce chantier, cette décision a permis de faire gagner trois mois sur les travaux de gros œuvre, assurés par Vinci Construction. La réalisation des fondations et du gros œuvre a ainsi été concentrée sur 14 mois, entre mai 2015 et septembre 2016.
Après la démolition de l'hôtel Pullman, une plateforme de travail a été réalisée au niveau correspondant au plancher bas du 1er sous-sol. Depuis ce niveau, Vinci Construction a procédé à l'exécution des poteaux préfondés. Il s'agissait de réaliser des pieux forés à la boue avec une arase au niveau inférieur du radier dans lesquels on intègre, au moment du coulage, des poteaux préfabriqués en béton ou des profilés métalliques. En tête des profilés métalliques, ont été mises en place des platines permettant de reprendre le système de poutraisons. Ensuite, la dalle de transfert correspondant au plancher bas du 1er sous-sol a été coulée. Trois grues ont été montées, les niveaux du 1er sous-sol et du RDC se sont élevés, puis le terrassement en taupe a débuté. À l'issue des travaux de terrassement, le radier de 70 cm d'épaisseur, dimensionné pour reprendre la sous-pression du niveau de la nappe, a été coulé, permettant d'enclencher les éléments verticaux et horizontaux du 3e sous-sol. Les travaux se sont ainsi achevés par les verticaux du 2e sous-sol.
Le choix d'un terrassement en taupe ne va pas sans contraintes. « Cela implique un travail dans un environnement confiné nécessitant de prévoir une ventilation mécanisée complémentaire pour renouveler l'air pollué par les machines, explique Pierre Furet, chef de service chez Vinci Construction. Ensuite, il faut bien prévoir les circulations des ouvriers et organiser une logistique adaptée à des flux de camions beaucoup plus importants que sur un chantier classique. »
Par ailleurs, le chantier présentait deux particularités. Tout d'abord, la présence des anciennes fondations, auxquelles il a fallu échapper en positionnant des fondations provisoires. « Cela a nécessité la mise en place d'un système de poutraisons adaptées sur le niveau de transfert et de profilés métalliques provisoires - l'idée étant de ponter les charges du bâtiment pour échapper aux fondations existantes, poursuit Pierre Furet. À noter que certaines poutres du projet ont été calculées et ferraillées pour des phases provisoires et définitives. Les profilés métalliques ont ensuite été déposés pour laisser place aux poteaux définitifs du projet. » Seconde particularité : comme le bâtiment est situé en zone inondable en cas de crue centennale de la Seine, « les locaux nobles ont été étanchés par entoilage pour être préservés, alors que les autres zones, comme les parkings, ont été considérées comme inondables. »
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