Dans le bâtiment comme ailleurs, l'union fait la force. On le voit chaque jour de plus en plus avec la conception et réalisation de bâtiments en mode BIM (Building Information Modeling), qui permet aux différents corps de métier de gagner en efficacité grâce au partage de leurs informations autour de la maquette numérique. Cependant, cette amélioration du travail à l'interface entre plusieurs métiers appelés à travailler sur le même chantier est parfois entravée par des impositions souvent contradictoires, selon que l'on est maçon, plombier ou métallier. La première mission de la Commission technique est donc de fédérer les métiers sur des sujets techniques transversaux, notamment sur les aspects de réglementation et de normalisation. Durant le mandat de mon prédécesseur, le promoteur immobilier Dominique De Sauza, des progrès notables ont été enregistrés, en particulier pour harmoniser les techniques s'appliquant aux structures rapportées à la façade, comme les balcons. Nous devons poursuivre cet effort. Ainsi, suite à l'incendie de la tour Grenfell à Londres en juin dernier, nous devons nous attendre à une évolution de la réglementation. Il nous faut prendre les devants en incitant les différents métiers concernés à élaborer ensemble de nouvelles propositions de normes. À défaut, nous risquerions que l'on nous en impose sans concertation.
Complémentaire à cette première mission, la Commission technique contribue aussi, en lien avec la Commission économique de la FFB, à la simplification de la réglementation. Les pouvoirs publics ont déjà corrigé des excès dans certains domaines, comme l'accessibilité dans les résidences pour étudiants, et le Gouvernement actuel a conscience de la nécessité de poursuivre cet effort, indispensable pour voir les prix de la construction diminuer. Mais la lutte contre la sur-réglementation et l'empilement des normes, dont certaines sont obsolètes, représente un énorme chantier, le code de la construction étant plus épais que le code civil. Ce chantier passe par une concertation approfondie entre les organismes régulateurs et les professionnels du bâtiment, par la suppression systématique de normes existantes à chaque fois qu'en apparaît une nouvelle, et aussi par un minimum de stabilité dans le temps des nouvelles normes. Si l'on veut que les entrepreneurs se les approprient pleinement, les normes ne doivent pas évoluer à un rythme trop rapide.
La dernière mission de la commission concerne l'amélioration de la qualité des ouvrages et la réduction de leur sinistralité, en relation notamment avec l'Agence Qualité Construction (AQC). Il s'agit là d'un sujet de fond. Il peut reposer sur des outils pédagogiques très simples, comme les Calepins de chantier®, qui ont fait leurs preuves.
L'innovation est aussi un puissant outil de montée en qualité, à la condition qu'elle s'appuie sur un retour d'expérience concret et ne soit pas bridée par une réglementation tatillonne. Sur ce point justement, les travaux menés au sein de l'AQC permettent à la profession d'assurer une veille proactive associant règles de mise en œuvre et réalité du terrain. Cette action prend ici toute son importance car, une fois validées par l'AQC, ces innovations sont alors reconnues par les assureurs, renforçant ainsi la qualité de nos chantiers et sécurisant nos entreprises.