Entrée dans l'entreprise il y a 30 ans, Marie-Claude pilote le commercial et le suivi de chantier. Depuis 5 ans, Pascale s'occupe des ressources humaines et de la gestion. Dans les pas de leurs grand-père, père et frère, elles ont trouvé leur propre style. « L'actionnariat salarié est une idée de notre père, dans les années 70, explique Pascale. Il disait aux collaborateurs qu'ainsi, ils auraient 'quelques moellons' de l'entreprise. Nous poursuivons dans cette voie, mais en cadrant davantage la pratique. Nous avons ainsi créé un règlement d'associés et une charte. Cela va nous permettre de faire entrer de nouveaux actionnaires et de clarifier ce que nous attendons d'eux, à savoir leur engagement dans l'opérationnel comme dans la prise de décision stratégique. » L'implication des équipes est au cœur des réflexions managériales. Les deux dirigeantes la cultivent et en cherchent tous les leviers. L'objectif étant que chacun prenne soin de l'entreprise comme si c'était la sienne.
Pour favoriser cette implication, une démarche de lean management a été engagée en 2016. « Nous avons assisté à un séminaire sur le sujet et l'idée d'intégrer cela dans l'entreprise avec l'aide d'un consultant spécialisé a germé, ajoute Pascale. Nous avons d'abord réuni les salariés actionnaires pour leur en parler et travailler autour d'une question unique : que faudrait-il faire, dans un monde idéal, sans contrainte financière, pour être plus performants?? Ce travail a été très productif, 47 idées sont ressorties. Puis, nous avons associé l'ensemble du personnel à la démarche en créant des groupes de travail thématiques. Les groupes se réunissent en fin de journée, échangent sur les thèmes et remettent des préconisations à la direction. Le travail des groupes est orchestré par les collaborateurs eux-mêmes et les solutions viennent d'eux. »
Dans le même temps, un changement de culture apparaît. « Nous facilitons l'expression, enchaîne Pascale. Il faut oser dire que ça ne va pas, que l'on ne comprend pas, que l'on est inquiet. Si le problème est exprimé, alors on peut mettre en place la solution adaptée. Nous veillons aussi particulièrement sur nos trois managers de proximité. Ils ont des profils d'experts techniques et nous les accompagnons, si besoin par la formation, afin qu'ils intègrent et entretiennent la dimension collaborative. » En charge du commercial, Marie-Claude gère un portefeuille clients très diversifié : particuliers, promoteurs, maîtres d'ouvrage publics et privés. La riche histoire de l'entreprise n'est pas pour autant un sésame commercial : « La problématique du prix est au centre de tout, note Marie-Claude. C'est particulièrement vrai pour les particuliers. Ils ont le réflexe internet de chercher l'information ainsi que des prix comparatifs. La stratégie numérique de l'entreprise, et notamment notre présence sur les réseaux sociaux, est un sujet qui nous occupe beaucoup. » L'entreprise réfléchit également à étendre sa zone d'intervention géographique pour répondre à un nombre plus élevé d'appels d'offres.
Le management des deux sœurs, très collaboratif et basé sur le relationnel, est-il typiquement féminin?? Marie-Claude balaie la question. « Diriger est une affaire de caractère, pas de sexe. Maintenant, si vous évoquez la place des femmes à la tête des entreprises du bâtiment, je crois qu'il y a encore des efforts à faire. Les femmes ne devraient plus avoir à se battre autant et à prouver constamment leurs compétences. Le monde, en général, gagnerait à s'ouvrir à la différence... »
Former et transmettreles savoirs
Les Établissements Desbenoît sont spécialisésen plomberie, chauffage, traitement de l’air etdésenfumage, sur les marchés du neuf, de larénovation et du dépannage. L’entreprisecompte 55 salariés et accueille 7 à 8 apprentispar an. Le père de Pascale et Marie-Claude a, savie durant, œuvré pour le développement del’apprentissage. Pour saluer son action, le centrede formation d’apprentis (CFA) du BTP Loire, àRoanne, porte son nom : CFA Jean Desbenoît.