Le BIM (Building Information Modeling) est encore souvent présenté comme une nouvelle technologie réservée à des spécialistes et aux ouvrages complexes. Cette vision n'est pas la bonne : pour prendre une métaphore sportive, elle équivaudrait à réserver l'usage de la bicyclette aux seuls coureurs du Tour de France. Le BIM, comme le vélo, s'adresse à tous : maîtres d'ouvrage, architectes, maîtres d'œuvre, majors du BTP, PME, artisans. Et son usage ne se limite pas aux seules opérations d'exception : le BIM s'adapte à son terrain, il est un outil opérationnel pour nos ouvrages quotidiens, ceux qui remplissent les carnets de commandes de nos entreprises.
Bien sûr, chaque acteur doit d'abord acquérir les bases d'un nouveau langage commun. Cela lui permettra ensuite de collaborer pleinement, avec son expertise, avec les autres corps de métier, grâce au partage des maquettes numériques et des informations qu'elles contiennent. L'investissement peut parfois être lourd pour une petite structure, tant en coûts de logiciels qu'en formation. Mais nous sommes au cœur d'une transition et le jeu en vaut largement la chandelle. Car pour nos chantiers, le travail en mode BIM est l'occasion d'expérimenter ou de stabiliser nos pratiques avec des méthodes plus efficaces.
Autre atout majeur : le BIM — et plus globalement la révolution numérique — rend notre filière à nouveau attractive pour les jeunes. Ils ne considèrent plus le BTP comme un secteur à l'écart de la technologie. Et parce que le BIM facilite la collaboration entre les acteurs d'un même ouvrage, il ouvre la voie à de nouvelles pratiques professionnelles reposant sur l'écoute des besoins de l'autre, l'ouverture d'esprit, le travail en équipe. Autant de valeurs plébiscitées par les nouvelles générations.
Alors que de nombreux professionnels, notamment de petite taille, pouvaient craindre que le BIM ne vienne perturber leur accès aux marchés publics et privés au profit d'acteurs plus importants, le travail de pédagogie mené depuis de longues années par l'ensemble de nos fédérations professionnelles 1 a contribué à dédramatiser le sujet en réunissant tous les acteurs autour d'une vision commune : le BIM au service du projet et de l'ouvrage, associant les expertises consolidées de l'ensemble des acteurs. Sans attendre les avancées de la normalisation qui, demain, permettront de standardiser les échanges BIM et de les décrire dans un langage aisément compréhensible par tous, ces nouveaux modes collaboratifs facilitent déjà, sur le terrain, la montée en compétences de l'ensemble de la filière. Chacun comprenant qu'il est dans l'intérêt de tous de progresser ensemble. Un des grands volets du BIM Management porte sur cet accompagnement. Nous le vivons tous les jours au sein du pôle contracting de VINCI : notre programme Convergence BIM incite les différents pôles d'expertise du Groupe à partager les bonnes pratiques, à identifier des façons de travailler plus efficaces, pour mutualiser les solutions et les déployer. L'entraide profite à tous ceux qui en ont besoin : nos propres équipes, nos partenaires cotraitants ou sous-traitants.
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Travail relayé et amplifié par le Plan de transition numérique dans le bâtiment (PTNB), et plus récemment par l'Association pour le développement du numérique dans la construction (ADN construction).