Pour Véronique Rambault, il y a le métal et le reste. Ce n'est pas faute d'avoir essayé : pendant ses années de formation à l'AFPA de Châtellerault, elle expérimente plusieurs métiers du bâtiment, comme la peinture, puis l'électricité, avant d'être définitivement conquise par la forge et le travail de l'acier. « C'est alors que j'ai décidé de faire ce métier-là. » Une fois l'équivalent d'alors du CAP de serrurerie en poche, les hasards de la vie s'en mêlent, puisqu'elle rencontre son futur mari, Dominique Rambault, passionné lui aussi par la métallerie, pendant son apprentissage. En 1981, elle fonde avec lui les Ateliers Rambault. L'entreprise, qui a démarré en nom propre, embauche année après année à mesure que l'activité se développe. En 1995, elle est transformée en une SARL qui compte aujourd'hui une quinzaine de salariés. Comme le raconte la chef d'entreprise, le marché a bien changé en 36 ans d'activité : « Les premières années, nous fabriquions des balcons, des marquises ou des chenets, des produits qui sont aujourd'hui presque exclusivement industriels. Notre activité a évolué ensuite vers des ouvrages complexes et sur mesure, comme par exemple des avancées pour bow-windows, des verrières au design original ou des extensions, qui demandent des études et de la création, et génèrent la valeur ajoutée correspondant à notre expertise. »
Pour s'adapter à ces nouveaux marchés, l'entreprise est montée en compétences et s'est diversifiée : si la création a peu à peu été prise en charge par le fils, Yoan Rambault, un dessinateur a été embauché pour toute la conception, tandis que Véronique Rambault a développé un nouveau savoir-faire à partir de 1988, celui de l'aluminium. Pour proposer une offre qui intègre aussi la ferronnerie d'art, les Ateliers Rambault fonctionnent aujourd'hui comme une entreprise élargie : les calculs les plus pointus sont sous-traités, de même que certaines opérations de façonnage complexe, qui nécessitent des machines à commande numérique ou de la découpe laser.
« Les nouvelles technologies sont l'avenir de notre métier, car elles nous permettent de fabriquer plus vite en garantissant la qualité du travail et donc de maîtriser nos coûts de production pour rester dans le marché », ajoute-t-elle. À ce propos, Véronique Rambault regrette les contraintes qui pèsent sur son activité et espère que la nouvelle norme européenne EN 1090, qui veut conditionner le marquage CE à un ensemble de procédures et imposer une traçabilité, ne s'appliquera pas aux ouvrages métalliques non structurels fabriqués dans ses ateliers. Le prochain défi est déjà connu : il s'agit du passage au BIM, auquel plusieurs salariés de l'entreprise ont déjà été formés, notamment son fils Yoan. Formé au compagnonnage et à l'École supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment (ESJDB), présent dans l'entreprise depuis 12 ans, il en reprendra la direction dès 2018, pour lui faire prendre le virage numérique et donner de plus en plus « d'intelligence » à son activité. La passion du métal a bien été transmise.