Généralisation des outils numériques connectés à Internet pour piloter à distance le confort thermique, le contrôle d'accès, la sécurité incendie ou la protection contre l'intrusion ; décentralisation de la production d'énergie au niveau du particulier qui peut pratiquer l'autoconsommation ; apparition de nouveaux besoins comme celui de recharger la batterie de la voiture électrique ou, demain, celui de disposer dans le bâtiment d'un réseau acheminant le courant continu… les nouvelles technologies bouleversent la filière du génie électrique et énergétique.
Certains craignent que cette révolution profite aux géants de l'Internet ou des télécoms, forts de leur maîtrise des technologies numériques et de l'exploitation des données, au détriment de l'installateur électricien. Au contraire, je suis convaincu que ces nouvelles technologies représentent pour nous une occasion unique d'offrir de nouveaux services, de défricher de nouvelles niches de marché. Car notre profession dispose d'un avantage essentiel sur les nouveaux entrants : le contact direct avec le client. En outre, l'installateur électricien bénéficie d'un réel « capital confiance » auprès de la clientèle, en particulier sur les points essentiels que sont la sécurité et la robustesse des installations. Notre profession est donc la mieux placée pour comprendre les besoins de l'utilisateur et lui proposer des solutions adaptées.
Pour ce faire, l'entrepreneur doit néanmoins muscler sa stratégie commerciale, en développant par exemple une politique de l'offre sur les marchés qu'il compte privilégier (maison connectée, efficacité énergétique, aide à domicile des personnes âgées ou à mobilité réduite…), ou encore en élargissant sa palette de services en amont du chantier (veille technologique, show-room…), comme en aval (entretien, maintenance, formation du client au pilotage de son équipement par smartphone…). Bref, l'installateur électricien doit être un apporteur de solutions sur mesure.
Dans ce cadre, la FFIE a développé la formation et l'accompagnement technique et commercial pour aider ses adhérents à mieux se positionner sur quatre marchés prometteurs : les infrastructures de recharge des véhicules électriques ; l'autoconsommation ; les offres d'éclairage basées sur la technologie LED ; les offres d'optimisation de la consommation électrique. Les premiers outils seront présentés à l'automne. D'autres suivront sur le pilotage à distance des installations et sur l'optimisation de l'énergie.
La transition numérique bouleverse aussi en profondeur le fonctionnement de nos entreprises, entraînant une révision des méthodes de management et des processus de travail internes, ou encore nécessitant, sur certains chantiers, la maîtrise de nouveaux outils comme la maquette numérique 3D pour le travail en mode BIM. Ces évolutions devraient simplifier la vie de l'entreprise et augmenter sa réactivité et son efficacité. Le 8 février dernier, à Paris, à l'occasion des Rencontres FFIE 2018, les témoignages de dirigeants d'entreprises de génie électrique et énergétique ont ainsi été l'occasion de prouver, par de nombreux exemples, le dynamisme de la filière électricité dans son adaptation à l'ère numérique.