Pour les enveloppes en bois, de nombreux procédés constructifs récents sont devenus en quelques années des techniques courantes, grâce aux programmes RAGE puis PACTE, qui ont généré un grand nombre de recommandations professionnelles, et aux différentes études réalisées à l'initiative du Codifab(1), dont les résultats ont permis de justifier certains de ces procédés constructifs pour les intégrer aux NF DTU. Rappelons que les techniques courantes sont celles reconnues par les assureurs car couvertes soit par les NF DTU, les recommandations professionnelles RAGE (ou PACTE) ou les règles professionnelles acceptées par la Commission Prévention Produits de l'AQC (C2P), ce qui constitue le domaine traditionnel?; soit placées sur liste verte par la C2P, les Avis techniques, Documents techniques d'application (DTA) ou encore Appréciation technique d'expérimentation (ATEx) avec avis favorable, ce qui constitue le domaine non traditionnel. Contrairement aux procédés et techniques constructives courants, qui font l'objet d'un consensus normatif, les techniques non courantes exigent de la part des entreprises d'obtenir une extension de garantie auprès de leur assureur, en anticipant ces questions en amont du chantier. Le NF DTU 31.2 « Ossature bois » va intégrer des dispositions nouvelles, qui permettent d'assurer l'isolation, l'étanchéité à l'air, à la vapeur d'eau et à l'eau de l'enveloppe, répondant aux exigences de la RT 2012. Ces dispositions concernent aussi les parois dites « perspirantes » basées sur un contreventement intérieur qui sert aussi de barrière à la diffusion de vapeur tout en assurant l'étanchéité à l'air. Les essais financés par le Codifab ont permis de définir des solutions accessibles en matière de résistance au feu, ainsi que de limitation de la propagation au feu par les façades(2).
Ces avancées se traduisent aussi par le nouveau NF DTU 31.4 « Façade à ossature bois » (attendu en 2019). Pour les toitures-terrasses à éléments porteurs en bois, les prescriptions du NF DTU 43.4 encadrent la mise en oeuvre soit par un isolant au-dessus du panneau, soit en prévoyant une ventilation, pour prévenir les pathologies du bâti. Ici encore, des avancées ont eu lieu via le programme PACTE, en validant la solution 1/3-2/3 (isolant/pare-vapeur) en toiture et le panneau OSB comme support puisque celui-ci n'est pas encore validé dans la version actuelle du NF DTU.
Parallèlement, la construction en paille sur ossature bois bénéficie de règles professionnelles pour le remplissage isolant et support d'enduit depuis quelques années. Dans le domaine non traditionnel, les techniques sont aussi en progression à l'image de l'enduit sur isolant et des panneaux laminés à haute pression (HPL) qui sont désormais sous Avis technique placés sur liste verte. En ce qui concerne le panneau massif croisé contrecollé (CLT), il bénéficiait, en juin 2018, d'une quinzaine d'Avis techniques. Un cahier des prescriptions techniques est en cours de réalisation. Enfin, différentes solutions ont été introduites dans le NF DTU 31.2 pour l'intégration dans l'ossature bois des menuiseries en tenant compte de l'étanchéité à l'air et à l'eau, en vue d'obtenir une enveloppe performante. Elles auront leur pendant dans la version révisée du NF DTU 36.5 « Menuiseries extérieures ». L'ensemble des avancées des techniques nouvelles a pour effet de fiabiliser les ouvrages et de sécuriser les activités des entreprises de la construction bois.
1
Comité professionnel de développement des industries françaises de l'ameublement et du bois.
2
Ces solutions sont mises à disposition sur le site du catalogue construction bois du FCBA (catalogue-construction-bois.fr) et dans le guide Bois Construction et Propagation du feu par les façades en application de l'Instruction technique 249 (IT 249). Disponible aussi sur : www.codifab.fr