Le marché des façades végétalisées a gagné en maturité ces dernières années, tant au niveau des solutions proposées que de la prise de conscience, chez les maîtres d'ouvrage, des contraintes qu'elles imposent. Les murs végétalisés restent en effet des ouvrages exigeants, dont les conditions de maintenance doivent être prévues dès le début d'un projet. Sur cette niche particulière, Tracer Urban Nature est une PME en pleine expansion, qui dispose de son propre atelier de métallerie. Auparavant spécialisée dans la restauration des sols, l'entreprise s'est aujourd'hui reconvertie dans les façades végétalisées, et elle est la seule à disposer d'un Avis technique pour sa solution Vertiflore®. Ce dernier vient d'ailleurs d'être renouvelé jusqu'en 2022.
Vertiflore® se présente sous la forme d'un substrat (breveté) retenu par des grilles métalliques, dans lequel les plantes peuvent développer un système racinaire et où un véritable écosystème plantes-sol est recréé (vie microbienne, échange ionique...). Le besoin en eau, assuré par un système d'arrosage automatique intelligent et connecté, est limité au strict minimum : 5 min par jour en été et une fois par semaine en hiver. Aucun autre apport n'est nécessaire. Le procédé peut être fixé directement sur un mur porteur, sur l'isolation extérieure ou avec la construction d'un mur autoporteur. Le mur ainsi créé procure une absorption phonique de l'ordre de 14 dB, améliore l'isolation thermique et résiste au feu (niveau M1). « Pour le choix des plantes, nous travaillons avec les maîtres d'ouvrage pour trouver les variétés les plus adaptées à la région, à l'exposition de la façade, au budget, au type d'entretien et à l'aspect désiré. Notre catalogue de plus de 300 végétaux s'enrichit régulièrement par une recherche continue de nouvelles espèces », explique Géraldine Choppin de Janvry, directrice du développement de l'entreprise. Mais bien sûr, il existe aussi des contraintes. L'installation de tels murs nécessite un accès à l'eau et à l'électricité ainsi qu'un accès pour la maintenance (taille deux fois par an). Le coût de fabrication et d'installation n'est pas négligeable : « Il faut compter entre 500 et 800 euros par mètre carré, sachant qu'une certaine surface est nécessaire pour amortir le coût fixe de la centrale d'arrosage », précise Géraldine Choppin de Janvry.
Regards d’architectes
« Réduire l’impact visuel du béton »
« Le bâtiment de la CAF de Savoie date des années 70 et le béton y prédomine. Le maître d'ouvrage souhaitait introduire du végétal afin de réduire l'impact visuel de ce béton », témoigne Adriano Pinto, du cabinet d'architecture Chambre-Vibert (Chambéry). Véritable passoire thermique, le fût en béton strié de la cage d'escalier en façade ouest a été choisi pour accueillir un mur végétal. Aussi, une isolation thermique extérieure, avec un bardage zinc, a été posée. Les panières du mur végétal ont été montées sur une structure modulaire métallique déportée, fixée sur des consoles laissées en attente lors des travaux d'isolation. L'entreprise Tracer a été retenue grâce à un bon dossier technique et une offre tarifaire entrant dans le budget prévu. »
« Assurer une continuité végétale avec le parc voisin »
Depuis 2013, l'école polyvalente Bernard-Buffet, dans le 17e arrondissement de Paris, arbore plusieurs façades végétalisées. « Ce choix a d'abord été dicté par des raisons architecturales », explique Anne-Charlotte Zanassi, de l'Atelier Phileas qui a conçu l'ensemble dans lequel s'inscrit cette école, au coeur du parc des Batignolles. « Dans cette ZAC (zone d'aménagement concerté), modèle d'écoquartier, nous voulions assurer une continuité entre le parc et la zone urbanisée. Par ailleurs, les murs végétalisés nous permettaient de répondre aux spécifications techniques du cahier des charges, notamment en matière de rétention d'eau. La maintenance, qui s'effectue par l'extérieur, a été prévue dès le début avec la ville de Paris. »