« Mon père a créé son entreprise de plomberie et chauffage en 1981 et, dès mon plus jeune âge, je l'ai accompagné sur les chantiers, raconte Anthony Daviet. Il ne supportait pas l'à-peu-près à tel point que, lorsque j'ai passé mon CAP de plomberie, les professeurs se demandaient ce que je faisais là, ils avaient peu de choses à m'apprendre. J'ai entendu parler des Olympiades des métiers par mon professeur d'atelier, au CFA. Je me suis dit 'Pourquoi pas??', j'ai tenté la finale régionale que j'ai remportée, comme la finale nationale, avant de m'envoler pour les Championnats du monde à Séoul en Corée du Sud. Mes parents m'accompagnaient et le contexte était particulier puisque nous sommes partis le 10 septembre 2001 et le lendemain, depuis Séoul, nous suivions à la télévision coréenne les attentats du 11 septembre. »
« Je suis arrivé à Séoul avec la ferme intention de ramener la médaille. Pourtant, j'ai craqué le deuxième jour de compétition, après une erreur qui m'a fait perdre des points?; j'étais anéanti et persuadé que tout était fini. C'est grâce au collectif, à mes camarades de l'équipe de France des métiers que j'ai pu repartir et me remotiver. » Anthony terminera 4e de sa catégorie avec 521 points sur 600. En se battant pour l'excellence technique, pour être le meilleur de sa profession, Anthony a appris ce qui forge une personnalité : savoir gérer le stress, l'angoisse et l'échec, s'appuyer sur une équipe pour rebondir, donner le meilleur de soi-même pour ne rien regretter.
Aujourd'hui, il dirige avec sa sœur Séverine l'entreprise familiale, basée à Moutiers-les-Mauxfaits, en Vendée, qui emploie dix personnes. Son cœur de métier est la plomberie et le chauffage toutes énergies, pour une clientèle de particuliers. L'entreprise assure également la maintenance des installations. Anthony Daviet tire encore pleinement profit des enseignements de Séoul. Sa façon de diriger et les valeurs qu'il défend au sein de l'entreprise sont imprégnées de l'esprit des Olympiades. « Nous sommes dans une dynamique de qualité et d'excellence technique, nous ne cherchons pas à grandir à tout prix mais à faire mieux. Nous cultivons également un fort esprit d'équipe et d'entraide. J'avoue avoir eu du mal à me détacher du terrain, mais le métier de dirigeant l'impose. L'expérience de Séoul m'a donné confiance en moi. Sans cette compétition, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de reprendre l'entreprise familiale. »
Après Séoul et sur les conseils de la FFB, Anthony a suivi avec succès le cursus de l'ESJDB (École supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment). Il a également créé, avec deux autres jeunes compétiteurs de Séoul, l'association Worldskills Champions (www.wsfc.fr), qui regroupe aujourd'hui 200 anciens finalistes des Olympiades des métiers. Ensemble, ils soutiennent activement la candidature de la France à l'organisation des championnats du monde des Worldskills 2023, à Lyon.
Pour en savoir plus
Pour suivre et soutenir l'équipe de France des métiers 2019 :
- www.worldskills-france.org
- https://worldskills2019.com/en