Comment avez-vous connu les Olympiades des métiers ?
Par le hasard d'une rencontre. Celle de Mathieu Aubert, médaille d'argent en menuiserie aux Worldskills de 2013 à Leipzig. Il m'a raconté son expérience et cela m'a donné envie de tenter ma chance. Je me suis inscrit à ma première compétition régionale en 2016 en Occitanie. Tout s'est enchaîné ensuite jusqu'à Kazan.
Après plusieurs années de compétition aux niveaux national et international, comment vous êtes-vous préparé à ces mondiaux ?
Entre janvier et août, en parallèle de mon poste à la menuiserie Receveur près de Nancy, j'ai consacré toutes mes soirées et mes week-ends à travailler ma technique, en m'entraînant notamment sur d'anciens sujets. Cela représente à peu près 50 heures par semaine. Par chance, mon expert métier se trouvait à proximité et a pu me coacher intensivement. Des stages ont complété cette préparation : coaching avec d'anciens champions, préparation mentale et physique avec les autres candidats français aux Worldskills, etc. Mais on ne gagne pas tout seul, il faut être soutenu à tous niveaux. J'ai pu compter sur la menuiserie Receveur, qui a pris les choses à cœur, et sur mon entourage, qui a toujours été présent.
Pendant la compétition, quel sujet est finalement tombé ? Étiez-vous confiant pour les résultats ?
Parmi les trois sujets que nous avions à préparer (taïwanais, brésilien et danois), c'est le sujet taïwanais qui est tombé, mais il a été remanié quasiment à 100 %. Il fallait donc être prêt à l'imprévu pour réussir cette année et il fallait disposer d'une préparation vraiment solide car le temps d'exécution est très court. Nous avions 22 heures sur trois jours pour réaliser une porte avec un cadre comportant des symboles des Worldskills à l'intérieur. Franchement, jusqu'à la fin, je ne pensais pas que j'allais gagner. La concurrence à ce stade est vraiment très rude et le niveau monte d'année en année. Ma victoire a été une superbe surprise.
Que retenez-vous de votre parcours aux Olympiades ?
C'est une belle aventure professionnelle, bien sûr, mais aussi une aventure humaine. On y rencontre des passionnés, de tous corps d'état, d'autres cultures, d'autres techniques : c'est une ouverture exceptionnelle sur le monde. D'un point de vue professionnel, on progresse énormément sur les techniques, bien sûr, mais aussi sur la gestion du ratio qualité/temps. J'ai aussi appris à attacher de l'importance au moindre détail et à organiser parfaitement mon espace de travail. Et puis, ce parcours est un formidable apprentissage de la gestion du stress : supporter d'être regardé en train de travailler, accepter la critique du moindre défaut, se remettre constamment en question pour aller toujours plus loin.
Comment voyez-vous la suite de votre carrière ?
Je vais terminer mon Tour de France des Compagnons du devoir et me former pour pouvoir travailler en bureau d'études avec un poste à responsabilités. Et en ce qui concerne la compétition, je garderai sûrement un pied dedans en me tenant prêt à m'investir pour coacher les prochains candidats, et pour transmettre la flamme et la passion qui m'ont animé ces trois dernières années !
Tableau d’honneur
Palmarès
- Avril 2016 : médaille d'or - sélection régionale Occitanie
- Mars 2017 : médaille d'argent et meilleur espoir - Olympiades nationales à Bordeaux
- Septembre 2018 : médaille de bronze - Euroskills de Budapest
- Novembre 2018 : médaille d'or - finale Olympiades nationales à Caen
- Août 2019 : médaille d'or - Worldskills de Kazan
Diplômes et qualifications professionnelles
- 2014 : CAP Menuisier-agenceur
- 2016 : BP Menuiserie