Biodiversité sur le chantier : un trésor à préserver

Encore secondaire il y a quelques années, la biodiversité est aujourd’hui une question incontournable sur les chantiers et va devenir un volet essentiel de l’acte de construire. Inscrite dans la réglementation pour les maîtrises d’ouvrage et maîtrises d’œuvre, elle donne aux entreprises de travaux un rôle essentiel dans la sauvegarde des espèces protégées, tout en leur offrant un champ de compétences nouveau qui peut devenir un avantage concurrentiel.
11:0010/06/2020
Rédigé par FFB Nationale
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Bâtimétiers Numéro 59 | Juin 2020

Du succès des documentaires animaliers aux dangers du changement climatique, jusqu’à la volonté de recréer des « forêts urbaines », ce thème est aujourd’hui omniprésent. Mot composé de la racine grecque bio (« la vie »), et du mot « diversité », la biodiversité désigne la diversité des êtres vivants sur la Terre, à savoir les écosystèmes, les espèces, les gènes, et surtout les interactions entre eux et leurs habitats. « Il faut bien comprendre que toutes les espèces sont les unes au service des autres ; elles coopèrent, à l’image de la fleur et de l’abeille, commente Patrice Valantin, consultant en génie écologique et fondateur de l’École des systèmes vivants, implantée à Mouazé (Ille-et- Vilaine). L’homme étant lui-même partie prenante des écosystèmes vivants terrestres, le maintien de la biodiversité est devenu une condition de sa propre survie. »

Mesures de protection et de restauration de la biodiversité

Or, la biodiversité est aujourd’hui mise à mal. À titre d’exemples, en France, les populations d’oiseaux communs spécialistes ont diminué de 22 % entre 1989 et 2017, celles de chauves-souris de 38 % entre 2006 et 2016, et 26 % des espèces inscrites dans la liste rouge nationale sont considérées comme éteintes ou menacées1. Comme elle est indispensable à la vie sur terre, il est devenu urgent d’inverser la tendance et de restaurer la biodiversité, qui constitue un patrimoine culturel et historique de l’humanité2.

Comment protéger la faune des dangers du chantier ?

Dans un tel contexte, les entreprises du bâtiment peuvent faire beaucoup en faveur des espèces protégées, présentes notamment sur les chantiers de rénovation des bâtiments anciens3. En détectant d’abord les indices qui révèlent leur présence – nids, fientes, va-et-vient d’oiseaux, guano de chauve-souris, etc. En faisant cohabiter chantier et faune sauvage du mieux possible, en respectant son cycle de vie.

Par exemple, les cavités verticales à parois lisses (parpaings en béton, puisards et caniveaux restés ouverts, regards d’égout, etc.) constituent un danger pour les amphibiens et petits mammifères qui peuvent y tomber et rester piégés. Il faut donc mettre en œuvre des dispositifs tels que des planches ou grillages, pour qu’ils puissent en sortir, ou mieux, ne pas y tomber. Il est tout aussi important d’éviter la destruction d’espèces animales par la circulation des engins de chantier, par exemple en identifiant, pour les éviter, leurs axes de déplacement. Les dérangements temporaires dus au chantier doivent aussi être maîtrisés, comme l’éclairage nocturne orienté vers le ciel qui perturbe le cycle biologique des oiseaux migrateurs. De même, les vibrations dans le sol, susceptibles de faire fuir les micromammifères qui abandonnent alors terriers et réserves de nourriture, peuvent être réduites par l’utilisation de pelles à pneus plutôt qu’à chenilles, quand le terrain le permet. Enfin, le bruit est aussi un perturbateur pour les espèces, notamment en phase de reproduction. Il pourra être atténué avec des engins électriques plutôt que thermiques, ou une préfabrication plus importante, lorsque cela est possible, en atelier.

  • 23 % des oiseaux ont disparu de France entre 1989 et 2018*.
  • 80 % des insectes ont disparu e Europe.*

Source : Observatoire national de la biodiversité

Comment protéger la flore ?

De même, le chantier peut être un moyen de favoriser les espèces végétales et, au-delà, l’ensemble de la biodiversité qu’elles abritent. On parle aujourd’hui de « patrimoine arboré », et la maîtrise d’ouvrage peut décider de conserver un arbre isolé parce qu’il est susceptible de servir d’habitat pour des espèces remarquables – oiseaux, rapaces, insectes, écureuils, voire champignons –, ou parce qu’il s’agit d’un arbre fruitier qui peut participer à la conservation génétique de variétés devenues rares. L’arbre conservé devra alors être protégé par une enveloppe autour du tronc, un géotextile qui en recouvre les racines ou un balisage à l’attention des engins de chantier. On peut aussi conserver des haies parce qu’elles maintiennent les sols en régulant l’infiltration des eaux de pluie, ou servent d’abri et de réserve alimentaire à la petite faune et aux espèces aviaires. Une réflexion doit également être menée sur la conservation des tas de bois mort et des milieux herbacés, qui sont des refuges pour la biodiversité. « Attention à ne pas abattre un arbre ou un bosquet sans précautions préalables, car certaines espèces sont protégées, et on peut aussi être à proximité d’un espace boisé protégé, inscrit par exemple dans le plan local d’urbanisme », prévient Patrice Valantin. A contrario, le chantier peut être l’occasion d’éliminer les espèces exotiques envahissantes (par arrachage mécanique ou manuel plutôt qu’à l’aide de biocides), c’est-à-dire celles qui ont été introduites par l’homme et menacent l’écosystème existant. C’est le cas par exemple de l’ambroisie à feuilles d’armoise, importée d’Amérique du Nord il y a un siècle et demi, qui colonise peu à peu tout le territoire français.

 

Norme et principaux textes de loi sur la biodiversité

  • Évaluation environnementale : articles L. 211-1 et suivants et R. 211-1 et suivants du Code de l’environnement
  • Interdiction de destruction d’espèces protégées : articles L. 411-1 et L. 411-2 du Code de l’environnement ; leur violation est passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende (article L. 415-3)
  • Eau et milieux aquatiques :
    • loi no 2006-1772 dite « loi sur l’eau » du 30 décembre 2006
    • articles L. 214-1 et R. 214-1 et suivants du Code de l’environnement
  • Défrichement : articles L. 341-1 et suivants et R. 341-1 et suivants du Code forestier
  • Espèces exotiques et envahissantes : articles L. 411-5 à 7 et R. 411-37 à 45 du Code de l’environnement

Quelles perspectives pour l’entreprise de travaux ?

Pour Patrice Valantin, il ne fait pas de doute que le traitement de la biodiversité sur les chantiers sera de plus en plus encadré : « Pendant des décennies, le sujet est resté dans un certain flou, et seuls les grands projets comportaient un volet écologique. Mais la réglementation n’a cessé de se renforcer. Aujourd’hui tous les chantiers peuvent être concernés. » La création de l’Office français de la biodiversité (OFB)4, qui regroupe depuis le 1er janvier 2020 l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), est une étape importante. S’appuyant sur des agences régionales, l’OFB s’est vu fixer de nouvelles ambitions. Il assurera un renforcement de la police de l’environnement, et donc des contrôles et des enquêtes sur le terrain. Pour les entreprises, il faut voir ces changements comme des opportunités : elles ont tout à gagner à prendre les devants, en formant un référent biodiversité et en développant une expertise dans ce domaine. Le cas échéant, elles pourront ainsi proposer à la maîtrise d’ouvrage des solutions novatrices, ou optimisant l’économie du projet en réduisant les coûts liés à une éventuelle restauration de la biodiversité impactée, un moyen constructif de se différencier de la concurrence.

« Une ITE conçue pour abriter les chauves-souris » Michel Tissier, entreprise Plus 18

Chargée de réaliser une isolation thermique par l’extérieur des façades de l’IUT de Bourges (Cher), où nichaient des chauves-souris, l’entreprise Plus 18, implantée à Saint-Doulchard dans le même département, a été accompagnée sur ce chantier par un écologue, le directeur du Muséum d’histoire naturelle de Bourges. « Dans le cahier des charges, cet expert a précisé le nombre d’individus, les nichoirs que nous devions réaliser et le calendrier dans lequel nous pouvions intervenir sans perturber leur rythme biologique, raconte son dirigeant Michel Tissier. Grâce à ces informations données en amont du chantier, nous avons pu chiffrer les nichoirs et imaginer leur réalisation technique. » D’une dimension de 1 m sur 0,50 m, les six nichoirs de la façade de 1 200 m² ont été intégrés dans l’ossature en bois et aluminium ventilée, et rendus accessibles pour les chiroptères en réalisant une découpe de la vêture en pierre.

Quelle obligations réglementaires en matière de biodiversité  pour les acteurs de la construction ?

En France, les obligations réglementaires en matière de biodiversité pèsent principalement sur les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, et donc par ricochet sur les entreprises de travaux qui doivent aussi faire face à leurs responsabilités (voir plus loin). En construction neuve, « les projets qui, par leur nature, leur dimension, ou leur localisation, sont susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement ou la santé humaine font l’objet d’une évaluation environnementale en fonction de critères et de seuils définis par voie réglementaire et, pour certains d’entre eux, après un examen au cas par cas effectué par l’autorité environnementale »5. Les mesures à mettre en œuvre, le cas échéant, sur le chantier, doivent être indiquées à l’entreprise, notamment dans les dossiers de consultation, et tous les éléments nécessaires doivent être fournis pour qu’elle puisse respecter et appliquer ces mesures.

Qu’il soit ou non soumis à étude d’impact, tout projet doit respecter le triptyque « éviter, réduire, compenser », qui impose si possible d’empêcher les impacts sur la biodiversité, sinon de les réduire, et si cela est impossible, de prendre des mesures compensatoires (voir encadré sur les principales références réglementaires). Les aires protégées, réunies sous différents statuts – parcs nationaux, réseau européen Natura 2000, espaces boisés classés, etc. – représentent environ 21 % des terres et 22 % des eaux françaises6. Du fait de la présence d’une biodiversité riche dans ces zones, des mesures de protection renforcées peuvent s’appliquer sur les chantiers.

« Des cavités artificielles dans les joints de maçonnerie du château d’If » Christophe Serna, entreprise Girard

Présence de phyllodactyles d’Europe (un petit lézard nocturne, très rare, de 2 à 3 cm), de martinets pâles et de plusieurs espèces végétales protégées (statice nain, séneçon à feuilles grasses, silène faux-orpin), situation dans le parc national des Calanques et en zone Natura 2000… le volet biodiversité était particulièrement riche sur le chantier de restauration des remparts du château d’If, forteresse construite au XVIe siècle sur un îlot en rade de Marseille et célèbre lieu de détention du comte de Monte-Cristo dans le roman d’Alexandre Dumas. « Les ouvrages à réaliser et les bonnes pratiques à respecter étaient clairement définis dans les pièces de marché », explique Christophe Serna, dirigeant de Girard, une entreprise du groupe VINCI qualifiée « monuments historiques » et implantée à Aix-en-Provence (Bouches-du- Rhône), chargée des travaux. « Sous la houlette de l’écologue du chantier, poursuit-il, les phyllodactyles qui avaient élu domicile dans les remparts ont été capturés et confinés dans des gîtes provisoires durant les travaux. Puis des cavités artificielles ont été réalisées dans les joints de la maçonnerie restaurée, pour qu’ils puissent s’y réinstaller. » Un habitat similaire a été réalisé pour les martinets pâles, tandis que les espèces végétales ont été préservées en hélitreuillant les équipements de chantier et en les posant sur des platelages, pour ne pas les écraser.

« Des coffres de volets roulants devenus nichoirs pour les martinets noirs » Patrick Poisson, Groupe AFL

Dirigeants de l’entreprise AFL spécialisée dans l’isolation thermique par l’extérieur, implantée à Amilly (Loiret), Patrick Poisson et son fils Olivier ont découvert la biodiversité sur le chantier de façon soudaine. « Dans le cadre d’un projet de réhabilitation d’environ 300 logements à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret), nous avions mis au point un bloc-baie hyper isolant préfabriqué, raconte-t-il. En cours de chantier, au mois de mai, nous avons vu arriver un officier des Eaux et Forêts et des représentants d’associations de protection des oiseaux, qui nous ont enjoint d’interrompre les travaux et de quitter le chantier sur-le-champ. » Motif : des martinets noirs, oiseaux migrateurs protégés, avaient élu domicile dans les façades depuis des décennies, et devaient pouvoir continuer de le faire en revenant d’Afrique. L’entreprise a profité de cette interruption de chantier pour intégrer à ses blocs-baies des nichoirs, accessibles et aménagés, qui ont été posés à la date autorisée de reprise du chantier, après la nidification, en août. L’histoire s’est bien terminée : les oiseaux ont adopté ce nouvel habitat « trois étoiles » dès le printemps 2019, ce qui a pu être vérifié à l’aide de webcams. Un succès qui a éveillé l’intérêt d’autres maîtres d’ouvrage.

« Une géolocalisation des arbres conservés pour optimiser les constructions et les réseaux » Mickaël Roxo, Bouygues Construction

Le vaste projet de rénovation du zoo de Vincennes (Val-de-Marne), d’une superficie de 15 hectares, qui a duré de 2011 à 2014, s’est traduit notamment par la démolition des bâtiments vétustes, une refonte complète de la topographie, la construction de nouveaux bâtiments et la réalisation de tranchées pour les différents réseaux. Un chantier qui a donné lieu à des mesures exceptionnelles, pour protéger un patrimoine végétal de plus de 800 arbres, comprenant des individus centenaires et des espèces rares et exotiques comme le séquoia, et des milliers d’arbustes. « La biodiversité a été prise en compte dès la conception du chantier, explique Mickaël Roxo, responsable du lot VRD du chantier pour Bouygues Construction. Un recensement intégral du patrimoine végétal, puis une géolocalisation des arbres à conserver ont servi de base à une optimisation des modes constructifs et des cheminements des réseaux pour respecter au mieux leurs systèmes racinaires. » En phase chantier, les troncs des arbres ont été protégés par des palissades en bois, un référent biodiversité a été désigné pour intervenir en cas de blessure occasionnée par un engin de chantier, et tous les compagnons ont été sensibilisés à la question, afin d’éviter les pénalités prévues au contrat en cas de dégradation végétale. « Je suis fier aujourd’hui de voir, grâce à nos efforts, tous ces arbres magnifiques encore debout », conclut Mickaël Roxo.

Quelle responsabilité pour l’entreprise de travaux ?

La question de la biodiversité est donc prise en compte par la maîtrise d’œuvre en amont du chantier. « Quand l’entreprise de travaux arrive sur le site, l’étude d’impact a déjà été réalisée, le terrain a déjà été défriché, et les mesures en faveur d’éventuelles espèces protégées (chiroptères, batraciens, végétaux, etc.) ont déjà été prises, ajoute Patrice Valantin. Dans le cas de la construction neuve, en général, il n’y a pas de risque particulier pour l’entreprise. » Mais les choses peuvent se compliquer quand un propriétaire privé entreprend des travaux sur son propre terrain sans réaliser de diagnostic biodiversité. Le responsable du chantier doit alors être particulièrement vigilant.

Le risque est encore plus grand en rénovation : « Plus le bâti est ancien, plus les chances sont élevées que des espèces protégées y aient élu domicile, précise le consultant. Or la loi est très claire : il est interdit de toucher à ces espèces, sauf dérogation. Il faut donc arrêter les travaux et en aviser le propriétaire du terrain. » Attention, toute destruction d’espèces protégées ou de leurs habitats est passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. Il convient aussi d’inspecter le terrain en cas d’interruption prolongée du chantier : en zone humide, des batraciens protégés – grenouilles, tritons, salamandres, etc. – peuvent s’être implantés entre-temps dans les retenues d’eau des ornières laissées par les engins de chantier.

Quelles étapes à respecter pour bien intégrer la biodiversité au chantier ?

Le maître d’ouvrage missionne un expert écologue qui réalise un diagnostic écologique répondant à un ensemble de questions : Le chantier est-il à proximité de zones humides, boisées, avec un fort potentiel de diversité biologique ? Des espèces protégées sont-elles présentes sur le site ou à proximité ?, etc. Ce diagnostic permet de générer un ensemble de préconisations à intégrer au cahier des charges, au cahier des clauses techniques particulières (CCTP) et au dossier de consultation des entreprises, qui seront mises en œuvre par les entreprises sur le chantier.

L’étape suivante consiste à établir une organisation de chantier cohérente avec les enjeux, objectifs et actions définis, issue d’une concertation entre l’écologue, le maître d’ouvrage, les maîtres d’œuvre et les responsables des entreprises. « Les préconisations pour la biodiversité sont comparables à une ordonnance de médecin, commente Patrice Valantin. Il n’y a pas de modèle général, elles sont toujours établies au cas par cas. » La biodiversité doit dans tous les cas privilégier une adaptation du projet à son environnement, une demande de dérogation pour détruire une espèce protégée pouvant déjà être considérée comme un échec7.

« Finir le chantier avant la période de nidification des goélands » Simon Grollier, Occamat

Conducteur de travaux dans l’entreprise de démolition Occamat (Noyant-la-Gravoyère, Maine-et-Loire), Simon Grollier est régulièrement confronté à des problématiques d’espèces protégées présentes dans le bâti ancien, avec des fortunes diverses. « Sur le chantier de démolition de l’ex-usine de la Seita à Carquefou (Loire-Atlantique), colonisée par des goélands, la maîtrise d’ouvrage nous a donné une prescription claire : finir les travaux à la mi-mars, avant la période de nidification des oiseaux, sous peine de pénalités », raconte-t-il. Les choses sont plus compliquées, en revanche, quand on découvre une espèce protégée pendant le chantier, ce qui est arrivé à l’entreprise sur celui de l’îlot Beaumont, à Rennes (Ille-et-Vilaine), après qu’une association a signalé la présence de martinets noirs. Le chantier a été interrompu, entraînant un report des travaux. Pour éviter ce genre de déconvenue, l’entrepreneur en démolition plaide en faveur d’un diagnostic biodiversité réalisé par le maître d’ouvrage.

Des contraintes à transformer en opportunités ?

Il n’existe pas aujourd’hui de qualification pour la biodiversité à l’intention des entreprises de travaux. En revanche, des certifications environnementales d’ouvrages, comme BREEAM (pour Building Research Establishment Environmental Assessment Method) et NF Habitat HQE, imposent une prise en compte de la protection et de la conservation de la biodiversité pendant la phase travaux. Certaines autres certifications – BiodiverCity, Effinature – vont encore plus loin, en encourageant des constructions propices à la biodiversité, notamment en milieu urbain. À titre d’exemple, on sait que la végétalisation des toitures et le fait de planter des arbres créent un habitat pour les espèces et favorisent leur reproduction, tout en contribuant à réduire les îlots de chaleur urbains en été.

Le bâtiment a beaucoup à gagner à investir dans la protection de la biodiversité. « Il est essentiel aujourd’hui de changer notre regard, et de ne plus la considérer comme un ensemble de contraintes qui pèsent sur les projets et sur les chantiers, mais comme une opportunité pour régénérer notre cadre de vie, au service de la santé et du bien-être, en donnant un nouvel élan aux services écosystémiques », conclut Patrice Valantin. À l’opposé de l’image caricaturale à laquelle elles sont trop souvent associées, les entreprises de construction peuvent et doivent donc devenir des vecteurs de biodiversité.

« Quarts d’heure environnement » de la FFB : une action de sensibilisation

Comment sensibiliser les compagnons aux enjeux environnementaux du chantier ? Pour accompagner ses entreprises adhérentes dans cette démarche, la Fédération française du bâtiment met à leur disposition les « Quarts d’heure environnement », qui leur permettent d’organiser un rendez-vous régulier de quinze minutes sur le chantier, pour diffuser les bonnes pratiques auprès des compagnons8. La protection de la biodiversité est l’une des cinq grandes thématiques traitées en répondant à des questions clés : Y a-t-il des espèces à protéger sur mon chantier ? Comment prévenir les risques ? Comment sécuriser les zones à protéger ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ? Un temps d’échanges et un quiz permettent de conclure la réunion. Les cinq thèmes au programme des « Quarts d’heure environnement » sont à retrouver sur www.ffbatiment.fr.

 

1 Biodiversité, les chiffres clés, édition 2018, Agence française pour la biodiversité.
2 Le Congrès mondial de la nature, qui devait se tenir en juin 2020, est reporté à janvier 2021 à Marseille à cause de la pandémie de Covid-19.
3 La liste des espèces protégées est fixée par arrêtés ministériels et disponible sur le site de l’Inventaire national du patrimoine naturel : https://inpn.mnhn.fr/accueil/index
4 Loi no 2019-773 du 24 juillet 2019.
5 Article L122-1 du Code de l’environnement. Une liste des catégories de projets soumis à évaluation environnementale, en fonction des seuils définis ou au cas par cas, majoritairement des projets de travaux publics, mais aussi par exemple des travaux de construction et opérations d’aménagement à partir d’une surface de plancher de 10 000 m², figure en annexe à l’article R. 122-2 du Code de l’environnement.
6 Les aires protégées peuvent être identifiées grâce aux différents systèmes d’information géographique (ex : site de l’Inventaire national du patrimoine naturel ou Géoportail de l’IGN).
7 Guide Biodiversité & chantiers, Comment concilier nature et chantiers urbains ?, LPO, EGF.BTP, 2019.
 

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