Conçu pour répondre à la demande de bureaux à Bourgoin-Jallieu (Isère), l’immeuble Green Park, situé dans le quartier de l’Oiselet, à 2 km de l’A43, développe près de 4 000 m² SHON en R+3. Le maître d’ouvrage, la SSCB Green Park, visait l’excellence environnementale pour cet ensemble. L’atteinte de cet ambitieux objectif est notamment passée par la mise en place de vitrages isolants avec stores intégrés, de panneaux photovoltaïques sur l’une des façades et d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE) en parement, permettant la rupture des ponts thermiques entre les étages. Autant d’éléments vertueux – parmi d’autres – qui ont permis à ce bâtiment HQE d’obtenir le label BBC.
« Il s’agit de l’un des plus beaux bâtiments de bureaux que nous ayons eu à traiter ces dernières années », expose David Chirpaz, gérant de Vêtur & Co (Bourgoin-Jallieu, 14 personnes), entreprise spécialisée dans l’isolation extérieure des bâtiments, le parement de façades et l’enduit extérieur, titulaire du lot façade et ITE sur ce projet. Parallélépipédique, en forme de « U », le Green Park dispose d’une structure en béton banché, hormis sur l’intrados du bâtiment de liaison constituant l’entrée de l’immeuble, traité structurellement par un mur à ossature bois formant un arrondi régulier.
2 400 m² de panneaux résistants et décoratifs
L’isolation du bâtiment est constituée d’une laine minérale que vient recouvrir un pare-pluie. Le parement extérieur est quant à lui constitué en totalité de 2 400 m² de panneaux stratifiés HPL. « Ces panneaux sont constitués d’un empilement de feuilles de fibres de bois pressées et polymérisées à chaud. Celle du dessus est la feuille décorative, sur laquelle peut être imprimé n’importe quel motif, recouverte d’un overlay résistant aux UV et intempéries », poursuit l’entrepreneur. En l’occurrence, les panneaux habillant les façades extérieures sont blancs, avec une finition brillante (« gloss »), tandis que ceux parant les façades intérieures sont bruns en finition décor « bois ». Le souci du détail est poussé loin… jusqu’aux vis de fixation des panneaux qui sont laquées dans les mêmes teintes que ces derniers, se fondant ainsi parfaitement dans le décor.
Décalage de calepinage
L’un des deux principaux défis techniques du projet résidait dans la mise en œuvre du parement sur la façade nord cintrée constituant l’intrados du bâtiment de liaison. La structure de cette partie est constituée d’un mur à ossature bois formant un arrondi régulier. « Ce mur est composé de montants verticaux intérieurs structuraux contreventés deux à deux par des panneaux d’OSB (plaquettes de bois orientées), décrit David Chirpaz. Ces panneaux OSB n’étant conçus que pour contreventer la façade, nous ne pouvions pas y fixer les ossatures de nos panneaux HPL. Nous devions forcément aller chercher les montants verticaux intérieurs, disposés tous les 60 cm. Or, le calepinage de nos panneaux ne correspondait pas à cette trame régulière. Nous avons donc dû d’abord fixer des montants horizontaux cintrés sur les ossatures du mur bois, à partir desquels nous avons installé de nouveaux montants verticaux disposant d’entraxes adaptés au calepinage de nos panneaux. »
Supprimer le contact entre les gouttes d’eau et l’isolant
Le second défi technique de ce chantier était lié au traitement de la façade sud du bâtiment de liaison. « Cette façade dispose à chaque étage d’une série de panneaux photovoltaïques fixés en applique au-dessus des menuiseries extérieures, décrit David Chirpaz. Les tiges métalliques fixant les panneaux photovoltaïques à la structure du bâtiment traversent successivement l’isolant, le pare-pluie, la lame d’air et le panneau HPL. Elles ont la particularité d’être inclinées, le point bas étant situé au niveau de la structure. Lorsqu’il pleut, les gouttes d’eau passent à travers le trou de fixation et descendent le long de la pente formée par ces tiges. Au cours de leur parcours, elles entrent en contact avec le complexe d’isolation, dont elles risquent de provoquer la dégradation rapide. » Il fallait donc trouver une solution. Pour éviter que l’eau n’entre en contact avec l’isolant, l’entrepreneur a mis à profit la lame d’air de 3 cm entre le complexe isolant et le parement. « Nous avons posé une collerette le long de la tige du panneau photovoltaïque sur un point situé à 15 mm à l’arrière du parement, soit exactement au centre de la lame d’air », précise David Chirpaz. Grâce à cette solution aussi ingénieuse que pointue – le bon alignement des ossatures principales a dû être réalisé au laser – la goutte d’eau qui descend le long de la tige est tout d’abord bloquée par la collerette, puis tombe directement sur le sol, évitant ainsi tout contact avec le complexe d’isolation.
La nacelle ciseaux, matériel de prédilection des bardeurs
Côté chantier, les travaux d’isolation et de parement ont été réalisés depuis des nacelles ciseaux, préférées à des échafaudages en pied. « La manutention des panneaux, de 2 m² de surface en moyenne, est souvent malaisée depuis un échafaudage : le risque de les faire tomber ou de les rayer est grand.
Plus généralement, les bardeurs travaillent quasiment toujours à la nacelle, à la différence des enduiseurs, qui préfèrent l’échafaudage », explique David Chirpaz.
David Chirpaz, gérant de Vêtur & Co à Bourgoin-Jallieu (Isère).
« Il s’agit de l’un des plus beaux bâtiments de bureaux que nous ayons eu à traiter ces dernières années. »