« En tant que vice-président du GMH-FFB, j’ai eu l’occasion de fédérer douze métiers différents sur des thématiques liées à la technique et la sinistralité. En regroupant les savoir-faire des différents corps de métiers, nous avons réussi, en nous coordonnant, à améliorer la qualité de nos ouvrages. Sur ces sujets, il est clair que l’union fait la force. C’est pourquoi je souhaite appliquer cette méthode à l’ensemble des sujets techniques et réglementaires transversaux. Il faut que nous continuions à casser les silos techniques propres à chaque métier, qui ont tendance à créer des blocages sur les chantiers. En cela je m’inscris totalement en continuité de la dynamique amorcée par mon prédécesseur, Franck Perraud, à la tête de la Commission Technique et Normalisation. Le guide sur les délais de chantier, récemment publié et réalisé sous sa houlette, illustre parfaitement la force et la pertinence qui découlent de la mise en commun de nos énergies.
J’aurai ainsi à cœur de poursuivre les actions transverses. Dans la continuité du guide sur les délais de chantier, nous allons créer un groupe de travail sur les interfaces multimétiers. Il s’agit de renforcer la qualité des ouvrages en s’assurant que les exigences des différents corps d’état puissent s’accorder : l’aplomb d’une feuillure réalisée par le maçon doit par exemple être compatible avec l’exigence attendue pour la pose d’une menuiserie, ce qui n’est actuellement pas toujours le cas.
L’amélioration de la qualité des ouvrages et la réduction de la sinistralité devront également passer par un travail de grande proximité avec l’Agence Qualité Construction, qui fait le lien entre nos métiers et le monde de l’assurance.
Mais notre réflexion doit aussi intégrer les dimensions économique, numérique et environnementale de l’acte de construire. La transition écologique constitue en cela l’un des grands défis pour les années à venir. Nous devons accompagner les entreprises pour transformer progressivement leur manière de construire sans toutefois chambouler les règles de l’art. Le réemploi des matériaux est par exemple un sujet environnemental phare qui intéresse tous les métiers. La plupart des matériaux issus des déconstructions finissent aujourd’hui à la déchetterie, alors qu’ils pourraient être valorisés et remis dans le circuit de la construction. C’est notamment le cas des matériaux minéraux naturels ou ancestraux comme la brique, l’ardoise ou la pierre. Nous allons lancer un comité de suivi sur ces matériaux, qui peuvent être, d’un point de vue technique, facilement réemployés, mais qui ne le sont pas encore suffisamment.
Sur le front réglementaire et normatif, nous restons vigilants sur la révision du règlement européen relatif aux produits de construction (marquage CE), qui doit être entamée concrètement en 2021 par la Commission européenne. Il faut que nous pesions dans la balance afin que les entreprises puissent rester maîtresses de leur destin.
Par ailleurs, il faut que nous puissions défendre nos intérêts auprès de l’État pour garder des marges de manœuvre sur des sujets brûlants comme celui de l’amiante naturel.
Dans tous les cas, les priorités du programme de travail de la Commission Technique et Normalisation évolueront au fil de la mandature, en s’appuyant sur les retours concrets de l’ensemble du réseau FFB, outre-mer compris. »