- Mot(s) clé(s) :
- Covid-19
Redémarrer et achever un chantier en temps de coronavirus
Le contenu est réservé à nos adhérents. Pour le consulter
Nous n’avons pas hésité une seconde pour tout arrêter à la mi-mars, afin de mettre en sécurité les salariés de la municipalité et ceux des entreprises qui travaillaient sur le projet.
Un protocole de sécurité partagé
À peine élue à l’issue du premier tour des élections le 15 mars, la nouvelle équipe municipale, en liaison avec l’élu aux Travaux de l’équipe sortante, débloque la situation en réunissant tous les acteurs du chantier — maître d’œuvre, coordonnateur SPS et entreprises — pour une concertation globale. Le chantier réunit une dizaine d’entreprises, dont la société Maçonnerie Générale Rénovation (MGR), implantée sur la commune, en charge des lots gros œuvre, carrelage, plâtrerie et menuiseries extérieures. De cette concertation résulte un protocole sanitaire très strict. Rédigé par le coordonnateur SPS Alain Blanchard, il est issu des règles édictées par le guide de l’OPPBTP et des recommandations de la FFB et de l’AFCO (Association française des coordonnateurs SPS), et permet la reprise du chantier après six semaines d’interruption, à partir de début mai. Le protocole repose sur trois piliers : le port du masque obligatoire dans toute l’enceinte du chantier, le lavage des mains obligatoire toutes les deux heures, et surtout, la suppression de toute coactivité, pour éviter toute propagation du virus d’une entreprise à une autre. « Les mesures édictées ont été transmises, rappelées dans chaque compte rendu de réunion de chantier, et dans l’ensemble bien respectées par les compagnons, commente le coordonnateur SPS. Tout s’est bien passé, parce que nous avons expliqué ces mesures plutôt que de les imposer. »Le problème pour nous a été de trouver un modus operandi qui garantisse la sécurité des ouvriers sans trop pénaliser les délais de livraison.
L’un de nos sujets a été la gestion de la base vie, lieu central de propagation possible du virus.
Maîtriser les conséquences sur le planning
Heureusement pour le projet, le bâtiment était déjà hors d’eau et hors d’air au moment de l’arrêt du chantier, et l’essentiel de la coactivité était déjà passé. Mais le nouveau protocole sanitaire, en limitant la présence sur le chantier à une seule entreprise avec deux compagnons à la fois, présentait un risque de rallongement considérable des délais de livraison. « Le problème pour nous a été de trouver un modus operandi qui garantisse la sécurité des ouvriers sans trop pénaliser les délais de livraison », déclare le maître d’œuvre et architecte François Plissonnier. À l’issue de nombreux échanges, les parties prenantes se sont entendues sur la possibilité de faire travailler plusieurs entreprises en même temps, sous certaines conditions : « Le bâtiment faisant presque 800 m2, répartis en deux grands blocs – restauration, avec réfectoire et cuisine d’une part et salles de loisirs d’autre part –, nous avons établi que deux, voire trois entreprises différentes pourraient travailler chacune dans un bloc, en conservant leurs distances, sans se croiser ni partager les pauses et les repas dans un même espace, ajoute l’architecte. Une quatrième équipe pouvait même intervenir en même temps, pour les travaux liés aux menuiseries extérieures et bardages. » À titre d’exemple, l’entreprise de carrelage a pu travailler dans le bloc restauration en même temps que celle de peinture dans les salles de loisirs, et celle de plomberie dans le bloc sanitaire qui sert de séparation aux deux.Accueil de loisirs de Villejust, les dates clés
- Début des travaux : Avril 2019
- Livraison prévue : Juin 2020
- Arrêt dû au confinement : À la mi-mars 2020
- Reprise des travaux : Début mai 2020
- Livraison finale : Novembre-décembre 2020
- Retard de livraison : 5 à 6 mois
Des entreprises associées aux décisions
Premières concernées, les entreprises ont été non seulement informées, mais associées à toutes les mesures sanitaires qui ont été prises, ce qui explique que celles-ci ont été respectées. « L’un de nos sujets a été la gestion de la base vie, lieu central de propagation possible du virus, explique Rufino Carlos, dirigeant de MGR. Étant donné que nous n’avons pas pu résilier le contrat de location, le protocole nous a obligés à la faire désinfecter tous les jours — des frais supplémentaires qui, heureusement, ont été pris en charge par la municipalité. » À partir de la rentrée de septembre, il a été décidé de supprimer la base vie, devenue surdimensionnée, et de la remplacer par un bloc sanitaire et point d’eau directement dans le bâtiment.
Mais la principale conséquence de ces mesures pour les entreprises porte sur le planning : « Il y a des tâches que nous faisions en même temps que d’autres corps d’état, ce qui n’est plus possible », commente Marc Schang, dont l’entreprise qui porte son nom, implantée à Palaiseau (Essonne), est titulaire du lot peinture. « Nos chantiers sont donc plus longs, ajoute-t-il, d’autant plus qu’il faut travailler avec un masque, qui provoque de la buée sur les lunettes du peintre. »
Comme le souligne Jérôme Van Lierde, chargé d’affaires de Demattec, l’entreprise responsable du lot menuiseries intérieures, installée elle aussi en Essonne, à Gometz-le-Châtel, « le chantier s’est bien passé grâce à la concertation, et parce que les entreprises implantées dans la même région se connaissaient déjà, ce qui a facilité les choses ». Le maire de Villejust et son adjoint au Développement durable et aux Travaux plaident d’ailleurs en faveur de circuits courts dans le bâtiment, et de la possibilité de faire travailler des entreprises de proximité. « Grâce à une bonne entente entre tous les acteurs du chantier, nous prévoyons d’ouvrir notre accueil de loisirs en début d’année, avec cinq à six mois de retard, en ayant respecté notre volonté de construire des équipements de qualité pour notre commune », se félicite Igor Trickovski. Le silence du chantier fera alors place au joyeux vacarme des petits Villejustiens.
Un équipement écologiquement responsable
Contenu réservé aux adhérents FFB
- Profitez aussi de conseils et de soutien
Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.
- Intégrez un réseau de 50 000 entreprises
La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.
- Bénéficiez des dernières informations
Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.