Intelligence artificielle : l’avenir commence aujourd’hui !

La puissance des outils informatiques et la capacité des algorithmes utilisés pour exploiter les données issues des équipements connectés vont bouleverser les métiers de l’électricité. L’intelligence artificielle arrive dans les bâtiments. Il est temps de s’y préparer.
16:0301/03/2021
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Retrouvez ce dossier dans notre revue Bâtimétiers
Bâtimétiers Numéro 62 | Mars 2021

L’époque où un interrupteur ne servait qu’à allumer une ampoule risque bientôt d’appartenir au passé. De même, la simple ouverture d’une fenêtre aura bien d’autres effets que celui d’aérer une pièce. Et pousser d’un ou deux degrés le thermostat de sa chaudière aura d’autres impacts que la seule amélioration du confort d’un logement en hiver. Avec l’arrivée en force des objets connectés et le déploiement croissant de capteurs dans les bâtiments, les gestes du quotidien de leurs occupants vont générer un nombre impressionnant de données sur leurs usages et leurs habitudes. Les informations recueillies seront stockées, croisées entre elles et traitées grâce à des outils d’intelligence artificielle (IA) toujours plus puissants en matière de calcul et d’exécution des tâches. Ceux-ci sont en effet dotés d’algorithmes capables d’autoapprentissage, ce qui les rend aptes à gérer en toute autonomie les différents équipements d’un logement, d’un bureau, voire d’un immeuble à part entière. Ainsi, par exemple, la détection d’une ventilation mécanique contrôlée défaillante entraînera l’ouverture d’une fenêtre et l’arrêt conjoint des équipements de chauffage afin d’éviter tout gaspillage d’énergie et toute détérioration précoce.

Une arrivée en force

Demain, les objets installés seront communicants. La démocratisation de l’intelligence artificielle attendue à compter de la seconde moitié de la décennie 2020 va, à l’évidence, considérablement impacter la façon de déployer les équipements techniques au sein des bâtiments. Cette mutation revêt une importance majeure pour les professionnels intégrateurs électriciens, qui peuvent proposer une large palette de solutions et une offre de services à forte valeur ajoutée, impossibles à déployer autrement.

De fait, toute la raison d’être de l’intelligence artificielle dans les ouvrages repose sur le triptyque suivant : améliorer le confort des exploitants et utilisateurs des bâtiments ; faciliter les opérations d’entretien des systèmes en place grâce à la montée en puissance de la maintenance prédictive (alerte sur l’usure des pièces, détection des pannes avant qu’elles ne se produisent, etc.) ; enfin, renforcer la performance énergétique des bâtiments. Trois domaines où, une fois encore, le positionnement de l’intégrateur électricien prend tout son sens.

La démocratisation de l’intelligence artificielle va, à l’évidence, considérablement impacter la façon de déployer les équipements techniques au sein des bâtiments.

IA et efficacité énergétique

Les applications de l’intelligence artificielle ne se limitent pas à la prise en charge des équipements techniques à l’intérieur des ouvrages. Elles peuvent également être exploitées avec profit dans les systèmes de production d’électricité renouvelable en vue d’optimiser l’utilisation des énergies « vertes » et de limiter ainsi le recours aux ressources fossiles. Comment ? En couplant, par exemple, une installation photovoltaïque avec les prévisions météorologiques locales à court terme, il devient possible d’anticiper le degré d’ensoleillement d’un lieu donné et de déduire la production électrique des modules solaires concernés grâce aux algorithmes IA. Les informations obtenues permettent ensuite de piloter les postes les plus énergivores, comme un chauffe-eau, un lave-linge ou une climatisation, selon les habitudes des occupants. Un principe de fonctionnement qui peut parfaitement être transposé, à plus grande échelle, aux besoins des usines ou des sites tertiaires (bureaux, data centers, etc.), les périodes de plein ensoleillement correspondant aux horaires de travail. Cette gestion intelligente de l’énergie permet, en outre, de « lisser » les puissances utilisées en période de pointe sur les réseaux classiques, un écrêtement également susceptible d’engendrer de substantielles économies.

Dans l’univers du « smart »

L’intelligence artificielle appliquée aux équipements techniques des bâtiments constitue la brique élémentaire pour entrer dans l’univers du « smart »1. Smart home, smart building, smart industry, smart city… Aux intégrateurs électriciens de s’approprier l’IA, d’être force de proposition et de faire preuve de pédagogie auprès de leurs clients, tant particuliers qu’institutionnels, pour les convaincre de la plus-value que de tels systèmes peuvent leur procurer. Tous doivent acquérir le « réflexe digital » vis-à-vis d’une technologie désormais facilement accessible au plus grand nombre. La FFIEFFB, pour sa part, se place aux côtés de ses adhérents afin de les accompagner dans cette démarche. Elle agit en partenariat avec les centres de formation pour leur apporter les bases incontournables, lever les freins éventuels et répondre à toutes les questions – légitimes – en matière de gestion des données et d’intelligence artificielle, soit en proposant de l’e-leaning, soit au travers de sessions dispensées en présentiel.

L’intelligence artificielle ouvre une nouvelle ère dans la façon d’aborder les métiers de l’électricité. Un véritable relais de croissance que le président de la FFIEFFB, Emmanuel Gravier, va développer en intégrant le comité exécutif de la FFB et en présidant sa commission Innovation et Transition numérique.

 

  1. Environnement dans lequel les technologies et les infrastructures sont communicantes et connectées.
© SDECORET / ADOBE STOCK

Normes et réglementations

L’intelligence artificielle reste indissociable de l’exploitation de données issues d’activités bien souvent privées. Concernant la réglementation, le stockage et le traitement des données sont encadrés par le RGPD (règlement général sur la protection des données). Pour tout ce qui concerne le volet normatif, et notamment la gestion des « data » dans le cadre d’une smart city, l’Afnor a édité un certain nombre de normes ISO (37100, 37101, 37105, 37106, 30120, 37122, etc.) qui fournissent un cadre général auquel il convient de se référer. Les normes relatives à la responsabilité sociétale des organisations (ISO 26000) ainsi qu’à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables (ISO 17742) constituent également des documents de référence.

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