La vocation de cet établissement public est de pérenniser les connaissances et de valoriser le patrimoine botanique du Grand Ouest et des îles océaniques comme l’île Maurice ou Madagascar, par des actions de conseil, la production d’une expertise scientifique et technique, et la sensibilisation des différents publics au respect de la biodiversité. Pour mener à bien cette mission, qui comprend la conservation d’une banque de semences de quelque deux mille espèces rares ou menacées, la métropole de Brest a décidé de se doter d’un équipement de qualité, correspondant à un investissement de 6 millions d’euros, cofinancé avec l’État, la région Bretagne et le département du Finistère. « Pour que le bâtiment reflète cet engagement en faveur de la biodiversité, nous avons logiquement retenu la solution du complexe bois-paille, proposée par l’architecte Philippe Madec avec l’entreprise de construction bois Scob, car l’utilisation d’un matériau biosourcé et végétal faisait sens sur ce projet », déclare Laure-Anne Le Marec pour la maîtrise d’ouvrage.
La construction des 800 m² de murs en bois et paille a été confiée à la Scob, implantée à Bréal-sous-Montfort (Ille-et-Vilaine), où elle emploie une soixantaine de salariés et revendique un demi-siècle d’existence. Ces murs sont venus fermer trois bâtiments en structure béton de niveau R + 1 qui entourent une serre en construction métallique, destinée à l’exposition d’espèces végétales. « Pour ce projet, nous sommes restés fidèles à un principe d’ossature bois classique, mais avec des sections et entraxes différents pour nous adapter au dimensionnement des ballots de paille », explique Mathias Mainguy, directeur associé de l’entreprise. L’autre défi à relever a été celui du levage : les 100 kg / m² des murs, beaucoup plus lourds qu’une ossature bois classique, ont imposé des murs plus petits de deux tonnes au maximum. « Le Conservatoire botanique de Brest est une superbe vitrine de ce mode constructif en pleine expansion, conclut Olivier Tomine, dirigeant de la Scob. Pour aller plus loin, il faut maintenant mettre en place une vraie filière qui permette de qualifier les ballots de paille. » La livraison des bâtiments est prévue à la mi-2021.