Sécurisation des chantiers : des systèmes intelligents

Sécurité des personnes et des biens, mais aussi lutte contre le travail illégal : diverses solutions contribuent à renforcer l’efficacité des dispositifs de contrôle d’accès sur les chantiers.
8:2923/06/2022
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Bâtimétiers Numéro 67 | Juin 2022

Tous les chantiers sont délimités par des grilles et des barrières. Et pour cause : il faut empêcher les intrusions. Le constructeur est juridiquement gardien de l’ouvrage en cours selon les principes généraux de la sécurité civile, tout comme l’entrepreneur qui exerce un pouvoir d’usage, de direction et de contrôle. Cette délimitation évite aussi les vols et dégradations.

 

Sur les échafaudages, les périmètres sont plus difficiles à protéger. Axelle Autin-Piquart, dirigeante de la société Alsyec (Marcoussis, Essonne), qui assure « de père en fille » la sécurité de ce type d’ouvrages, décrit ainsi un phénomène éclairant : « Nous avons des pics d’intervention le 14 Juillet. Des personnes s’installent sur les plateformes devant leurs fenêtres pour profiter du feu d’artifice. » Pour éviter tous risques d’intrusion sur les échafaudages, même sans intention malveillante, son entreprise déploie un système de contrôle d’accès hors horaires de chantier. Des détecteurs radio sans‑fil sur les premiers niveaux de l’échafaudage communiquent avec un équipement autonome, lui-même relié à un service de télésurveillance. « Le système filme une dizaine de secondes. Mais nous intervenons quel que soit le type d’intrusion, même s’il s’agit d’un compagnon, car un intrus peut très bien se faire passer pour un ouvrier. La levée de doute nous permet de gérer l’intervention en fonction de l’action vue sur la vidéo : un habitant qui utilise l’échafaudage comme terrasse, nous envoyons un agent de sécurité ; un individu malveillant qui regarde par une fenêtre ou qui la casse, nous appelons la police et intervenons en parallèle. »

Par ailleurs, depuis le 1er octobre 2017, les entreprises doivent demander la carte d’identification professionnelle du BTP aux salariés qui effectuent des travaux pour le compte d’une entreprise établie en France, ou hors de France en cas de détachement (1). Cette carte concerne tous les salariés du BTP, y compris les intérimaires, les détachés et les intérimaires détachés. Le maître d’ouvrage a l’obligation de la vérifier. Dans ce contexte, de nombreuses solutions connectées se développent. À l’instar des tourniquets ou tambours équipés de logiciels et lecteurs de badges, de comptage de personnes ou encore de QR codes pour contrôler l’accès sur le chantier. Ainsi, il n’est plus nécessaire d’affecter une personne au contrôle du badge BTP des collaborateurs du chantier. En parallèle, le logiciel comptabilise les heures de présence de chacun. Les données collectées permettent également de visualiser les ressources affectées à chaque phase du chantier, en temps réel.

 

Préenregistrement de sous-traitants avec envoi direct sur smartphone d’un QR code pour accéder au chantier, désactivation automatique après leur sortie ou quand un badge est inactif pendant un temps défini, gestion des demandes de livraison, solutions de contrôle d’accès sur mesure pour des zones soumises à autorisation spécifique… les fonctionnalités offertes par ces solutions intelligentes sont larges. « On peut aussi faire de la détection de fraude ou d’intrusion grâce aux capteurs à faisceaux infrarouges des portiques qui comptent précisément le nombre de passages, et en garantissent l’unicité, le système pouvant refermer automatiquement l’accès après le passage d’une personne ou encore déclencher une caméra qui va suivre l’intrus », explique Tanguy du Parc, directeur Marketing et Communication de l’entreprise franco-belge Automatic Systems, spécialisée dans les équipements de contrôle d’accès automatisé pour piétons et véhicules. « De plus, ajoute-t-il, la détection de fraude ou d’intrusion peut être couplée avec l’identification des personnes. Si cette fonctionnalité n’existe pas encore sur les chantiers, dans certains bâtiments, le contrôle d’accès peut être effectué par un système de reconnaissance faciale qui vous salue par votre prénom, selon le choix de l’utilisateur, bien entendu, les badges RFID restant également disponibles pour ceux qui le souhaitent. » Sans aller jusqu’à de tels raffinements, cet acteur souligne l’importance, pour les accès piétons, des éléments de base que sont « la qualité d’ouverture et de détection, ainsi que la robustesse des matériaux, en particulier dans le contexte de chantier où des engins lourds peuvent circuler ».

 

(1) Article L. 8291-1 du Code du travail.

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