L’entrée en vigueur de la RE 2020 au 1er janvier 2022 oriente les maîtres d’ouvrage vers des solutions constructives à la fois plus performantes sur le plan thermique, et répondant à deux nouveaux critères réglementaires, dont les seuils seront progressivement abaissés dans le temps : le confort d’été, exprimé en DH (degrés-heures), et le bilan carbone, établi par le nouvel indicateur Ic Construction, exprimé en kgCO2eq/m2. Sur le plan thermique, la RE 2020 impose notamment une amélioration de 20 à 30 % du coefficient Bbio, qui indique les performances thermiques de l’enveloppe : une exigence à laquelle la brique de structure isolante, qui représente un logement neuf sur trois construit en France, satisfait déjà. Par exemple, en logement collectif, des configurations associant une brique de résistance thermique R = 1 m2.K/W avec 12 cm d’isolant Th30 et des planelles isolées de R = 0,5 pour le traitement du pont thermique de plancher intermédiaire respectent le Bbiomax avec une marge très significative de 5 à 11 points(1). Des accessoires – planelles isolées, linteaux, coffres de volets roulants – permettent de traiter les points singuliers et les ponts thermiques, et d’améliorer encore le Bbio, ce qui limite les besoins de chauffage. Les cloisons intérieures en terre cuite, en renforçant l’inertie thermique du bâtiment, favorisent le confort d’été et réduisent les besoins en climatisation.
En ce qui concerne le troisième volet de la RE 2020, le bilan carbone, les simulations réalisées à partir de configurations de logements collectifs utilisant des briques courantes sur le marché indiquent que la construction en briques de structure isolantes respecte les seuils fixés pour l’Ic Construction jusqu’en 2028(2).
Les études montrent que la contribution de la brique est de l’ordre de 12 % dans le lot 3 « superstructure » (calculs avec la FDES collective pour la brique de R = 1), et de l’ordre de 3 % sur l’indicateur Ic Construction pour l’ensemble du bâtiment.
Pour respecter les seuils fixés au-delà de 2028 – 415 kgCO2eq/m2 pour les maisons individuelles et 490 kgCO2eq/m2 pour les logements collectifs en 2031 – la filière des tuiles et briques, qui représente 0,2 % des émissions de gaz à effet de serre en France, s’est engagée à réduire ses émissions de 27 % à l’horizon 2030, et de 80 % à l’horizon 2050, par rapport à ses émissions de 2015. Ainsi, les émissions provoquées par les étapes de séchage et de cuisson des tuiles et briques – 76 % des émissions totales – seront réduites par une optimisation des process de fabrication, et notamment par l’incorporation de biocombustibles – biomasse, tourteaux de tournesol – dans le mélange argileux pour réduire les consommations d’énergie pendant la cuisson, sans oublier la récupération des calories issues de la chaleur des fours, ce qui représente 20 % des gains attendus. En complément, 40 % de gains en bilan carbone seront obtenus en substituant au gaz naturel des énergies décarbonées et/ou renouvelables – utilisation de biogaz ou biométhane, séchage solaire thermique, etc. –, et 20 % supplémentaires sont attendus de la captation du CO2 dans les fumées de four, et de leur réutilisation directement dans le process de fabrication.
Enfin, le bilan carbone des constructions en briques et tuiles pourrait potentiellement être revu à la baisse par une prise en compte plus réaliste de leur durée de vie, qui excède largement les cinquante ans retenus par la réglementation.
(1) Études de positionnement réalisées par la Fédération française des tuiles et briques (FFTB) avec le cabinet Pouget Consultants en 2021.
(2) Études réalisées par la FFTB avec le cabinet Pouget Consultants en 2021, seuil Ic Construction 2028 de 580 kgCO2eq/m2 pour les logements collectifs après modulations de la RE 2020 pour le bâtiment étudié.