Pour les acteurs du bâtiment, l’année 2022 aura été marquée par l’entrée en vigueur de la RE 2020. Son application a été effective dès le mois de janvier pour les logements, les immeubles tertiaires n’ayant, quant à eux, été concernés qu’à partir du 1er juillet. L’une des principales nouveautés de cette réglementation environnementale porte sur l’impact carbone des matériaux et des matériels utilisés dans l’acte de construire, et ce, sur la globalité de leur cycle de vie. Ce point constitue une évolution notable dans la façon dont les intégrateurs électriciens doivent aborder les opérations qu’ils ont à réaliser, notamment lors des études de conception.
La seule prise en compte de la performance énergétique des équipements électriques n’est aujourd’hui plus suffisante, et c’est maintenant leur ACV (analyse du cycle de vie) sur cinquante ans qui prévaut. Pour cela, les professionnels de la filière peuvent utilement se référer aux informations contenues dans les fiches « PEP(1) ecopassport® » mises à leur disposition sur la base Inies. Et, dans les rares cas où un produit choisi ne disposerait pas d’un tel document, à l’exemple actuellement de certains panneaux photovoltaïques, il se verrait attribuer la valeur par défaut la plus pénalisante qui soit au niveau de son impact carbone.
Plusieurs autres points de vigilance au regard de la RE 2020 influant sur le quotidien des intégrateurs électriciens méritent d’être signalés. L’un d’eux concerne l’installation de compteurs dédiés à certains usages du bâtiment. Outre ceux déjà exigés dans le cadre de la RT 2012 pour les chauffage, éclairage, production d’eau chaude sanitaire, ventilation et auxiliaires, des compteurs spécifiques sont aussi à mettre en œuvre pour tout ce qui touche les parties communes, le fonctionnement des ascenseurs, la ventilation des parkings et la quantité de carbone biogénique stockée dans l’ouvrage.
Toujours pour être en phase avec les impératifs de la nouvelle réglementation, les études thermiques effectuées pour chaque bâtiment intègrent désormais la notion de confort d’été, ce dernier étant mesuré en degrés-heures. Si ce paramètre dépasse une valeur déterminée par la RE 2020, il sera alors obligatoire d’installer un équipement de type PAC ou climatisation réversible pour atteindre les seuils réglementaires. Par ailleurs, le déploiement de systèmes intelligents de gestion des ouvrages (domotique, immotique, GTB, etc.) destinés à réduire notablement les consommations des bâtiments fait partie des préconisations de la RE 2020.
Enfin, la mise en place de systèmes de production de « chaleur renouvelable » est devenue obligatoire, leur choix relevant des bureaux d’études ou des intégrateurs électriciens. L’interdiction programmée du gaz dans les nouveaux logements individuels ou collectifs, le passage de 2,58 à 2,30 du coefficient d’énergie primaire de l’électricité et la réduction de 210 à 79 g de CO2/kWh du contenu carbone du chauffage électrique laissent, de fait, une large place à des solutions associant chauffage électrique ultraperformant et panneaux photovoltaïques en autoconsommation. Autant de sources d’activité supplémentaire pour les intégrateurs électriciens !
(1) Profil environnemental produit.