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Ravalement de façades historiques : un métier complexe aux techniques ancestrales
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Le ravalement mis à l’honneur dans la ville du Roi-Soleil
Chaque année depuis 1983, la ville de Versailles organise le Prix du Ravalement et de l’Insertion urbaine, qui récompense les plus belles restaurations de façades anciennes.
À travers ce concours, la ville du Roi-Soleil montre sa volonté de préserver son important patrimoine architectural grâce à une démarche de valorisation et de protection de son paysage urbain. Le prix vise ainsi à saluer les efforts consentis par les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre et les entrepreneurs dans l’accomplissement de ces travaux d’embellissement du cadre de vie. Le concours participe également à valoriser les savoir-faire traditionnels des entreprises patrimoniales et locales. Parmi les vingt-huit projets lauréats de la saison 2020-2021, six ont été menés par DNT. Ces trophées viennent s’ajouter aux quelque quarante que l’entreprise a gagnés depuis près de trente ans !
Des enduits respirants adaptés au bâti ancien
Sa première particularité est liée à la nature des matériaux employés. « Les bâtiments anciens sur lesquels nous intervenons sont souvent mal fondés, construits parfois à même le sol. De fait, ils sont souvent sujets à des remontées capillaires », décrit Nelson Dantas. La nature des revêtements joue alors un rôle de première importance. « Par le passé, notamment pour les ravalements d’après-guerre, la mode était aux enduits à base de ciment. Cela créait une carapace très résistante mais totalement étanche. Dès que la saison de chauffe arrivait, l’humidité envahissait le bâtiment, entraînant le pourrissement des pans de bois, des structures de façade… C’est pour cela que nous utilisons aujourd’hui des enduits à base de chaux aérienne ou de mélanges de plâtre et de chaux. » Dotés d’une bonne perméabilité à la vapeur d’eau, ces revêtements laissent les murs des bâtiments anciens « respirer ». Par ailleurs, ces enduits sont teintés dans la masse, souvent avec des pigments d’ocre rouge, pour imiter la brique, ou avec de l’ocre jaune, pour rappeler la pierre.
Des outils et des méthodes « à l’ancienne »
La deuxième spécificité du métier tient dans les méthodes de mise en œuvre. « Les matériaux que nous utilisons ne peuvent pas être projetés car ils “tirent” trop rapidement. Pour pouvoir les projeter, il nous faudrait ajouter de nombreuses substances chimiques – fluidifiants et autres retardateurs de prise – qui les dénatureraient », précise l’entrepreneur.
Si bien que chez DNT, les compagnons font tout « à la main ». « Ils montent les sacs sur les échafaudages à proximité des auges, ajoutent de l’eau, malaxent et appliquent manuellement la couche de finition » détaille Nelson Dantas. Concernant ce dernier point, les ABF exigent souvent une finition « coupée Berthelet », obtenue à partir d’un outil très ancien, la truelle Berthelet, dont un côté est muni de dents pour découper le surplus de mortier, et l’autre d’une lame qui « coupe » le plâtre pour le lisser. « L’utilisation de cet outil de 18 cm de large demande un vrai coup de main. Mais nos compagnons maîtrisent le geste et arrivent à obtenir une façade impeccablement alignée uniquement grâce à lui ! » s’enorgueillit le chef d’entreprise.
Des moulures reconstituées à l’identique
Enfin, la troisième spécificité du métier de ravalement de bâtiments anciens réside dans la capacité à respecter les ornementations existantes sur les façades. Les moulures d’origine (corniches, bandeaux intermédiaires, encadrements de baies, frontons, consoles, pilastres, etc.) sont très minutieusement reconstituées par l’entreprise à l’aide d’un « gabarit » fait de bois et métal après la prise d’empreinte. Et la « taille » de la moulure s’effectue manuellement en travaillant le mortier de plâtre et chaux dans le « frais ».
Patrimoine ancien et isolation thermique
Comme pour toute réhabilitation, la question de la performance thermique et environnementale des bâtiments historiques se pose. En raison de leur caractère patrimonial, il est évidemment impossible de réaliser une isolation thermique par l’extérieur (ITE), qui dénaturerait la façade. L’isolation par l’intérieur pourrait être envisageable, mais les propriétaires privés ne sont pas souvent prêts à perdre plusieurs mètres carrés de surface habitable dans l’opération…
Alors, pour ne pas rester inactive face à cette question environnementale, DNT propose désormais, à chaque fois qu’elle le peut, de mettre en place un mortier de restauration du bâti ancien biosourcé (au chanvre) et améliorant l’inertie thermique du bâtiment. « Nous les proposons de notre propre initiative ou sur les préconisations de l’architecte-conseil de la ville de Versailles, ceci afin d’améliorer le confort et le bilan environnemental des bâtiments qui ne peuvent pas bénéficier d’une ITE », conclut l’entrepreneur.
Nous avons choisi de nous spécialiser dans le ravalement de façades à caractère historique car nous aimons l’histoire, et nous respectons notre patrimoine architectural.
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