Ma participation aux WorldSkills en 2001 – qu’on appelait “Olympiades des métiers” à l’époque – a conditionné l’ensemble de mon parcours professionnel. Tout a commencé le jour où je me suis porté candidat, en réponse à la proposition de notre formateur d’atelier, alors que j’étais apprenti au BTP CFA de la Roche-sur-Yon (Vendée) pour décrocher le BP “Installations sanitaires”. Ensuite, tout s’est enchaîné sans interruption, depuis les séances de perfectionnement technique jusqu’à la préparation physique et mentale, dans un haut lieu du sport, l’INSEP. Car les WorldSkills sont aux métiers ce que les JO sont au sport ! Après avoir remporté le concours au niveau national, j’ai fait partie des 35 candidats qui se sont envolés pour la finale internationale de Séoul. À l’issue d’une épreuve de vingt-quatre heures – la réalisation complète d’une salle de bains avec des canalisations en cuivre et en PVC, jusqu’à la mise en eau – j’ai terminé à la quatrième place mondiale. Mais ce résultat plus qu’honorable n’est pas le plus important : les WorldSkills sont surtout une école de l’excellence, une expérience irremplaçable qui transmet des valeurs de persévérance, de solidarité et d’humilité, qui donne confiance en soi et tire vers le haut. En plus de faire découvrir un pays étranger, cette épreuve apprend aussi la fierté de représenter la France, avec en retour le fait d’être reçu avec les honneurs dans les plus hautes institutions de la République, comme le Sénat et l’Élysée. Après cette aventure très enrichissante, la Fédération du bâtiment de Vendée m’a proposé de faire partie de la première promotion des Jeunes Dirigeants du bâtiment (ESJDB). Cette formation en gestion et management, en complément de mes compétences métier, m’a été très utile au moment de reprendre en 2015 l’entreprise familiale, implantée à Moutiers-les-Mauxfaits (Vendée). J’ai ensuite rejoint plusieurs commissions techniques, puis le conseil d’administration de l’UMGCCP-FFB au niveau national. Mais l’expérience des WorldSkills est restée inoubliable : pour la prolonger, j’ai créé au retour de Séoul l’association des anciens candidats, qui nous a permis de garder le contact entre nous et de participer de façon bénévole à l’organisation des sessions suivantes. Après en avoir été président pendant six ans et tandis que la compétition prenait de plus en plus d’importance, le moment était venu de passer à la vitesse supérieure. Depuis 2021, je suis devenu vice-président de WorldSkills France en charge de l’Engagement des Ambassadeurs, une structure qui permet d’encadrer et de professionnaliser avec davantage de moyens l’action des bénévoles. La signature d’une charte nous engage à porter les valeurs et messages de WorldSkills France et à nous rendre disponibles, notamment pour l’encadrement des épreuves et des actions de sensibilisation sur tout le territoire : un rôle crucial en vue de l’édition de Lyon 2024, où nous accueillerons 85 pays et 60 métiers. Entre autres choses, notre équipe a travaillé à la création d’un signe distinctif pour tous les lauréats. Un moyen pour moi de rendre aux WorldSkills une partie de tout ce qu’ils m’ont apporté, sur le plan professionnel et personnel.