Le béton bas carbone face à ses défis de mise en œuvre
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Par exemple, sur un chantier récent réalisé à Herblay (Val-d’Oise), nous avons pu économiser 87t de CO2 sur un volume de 735m3 de béton, soit l’équivalent de 87 allers-retours Paris-New York en avion. Ce n’est pas rien ! »
Cependant, malgré ces avantages, l’utilisation du béton bas carbone pose des difficultés sur le chantier. Non seulement sa rhéologie1 est différente de celle des bétons classiques, ce qui nécessite des précautions particulières à la mise en œuvre, mais son temps de prise est plus long, ce qui affecte le rythme de progression du chantier.
« Nous devons attendre plus longtemps pour décoffrer, au risque de voir le béton s’affaisser, ce qui ne permet pas de respecter le cycle de production habituel », confirme Mahmut Cakir. C’est pourquoi l’entrepreneur a jusqu’ici privilégié l’emploi de béton bas carbone pour les fondations – donc ne nécessitant pas de banches – et pour des éléments structurels peu sollicités, comme des voiles légers.
- Branche de la mécanique qui étudie la résistance des matériaux aux contraintes et aux déformations.
Mais la situation devrait changer prochainement. « Notre fournisseur de matériel de coffrage nous livrera prochainement des banches conçues pour répondre aux exigences de mise en œuvre des bétons bas carbone de structure, grâce à un système de chauffage électrique basse consommation qui accélère le temps de prise et permet de tenir les cadences classiques, sans changer les habitudes des compagnons », poursuit Mahmut Cakir.
En l’occurrence, le matériel est équipé de résistances électriques, d’une isolation intégrée, d’un carénage de protection et d’une connectique complète conforme à l’indice de protection IP65/IP66 (protection totale contre les poussières et les jets d’eau toutes directions à la lance). « Le fait de chauffer les banches pourrait paraître en contradiction avec les économies de CO2 que nous recherchons, lance l’entrepreneur.
Mais en réalité, le système consomme très peu d’électricité carbonée, en tout cas de manière négligeable par rapport aux gains générés par l’utilisation de béton bas carbone. » Seule exigence : la présence sur le chantier d’armoires d’alimentation générale, dimensionnées pour supporter les puissances nécessaires.
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