En tant que nouveau vice-président de Qualibat, je me suis rapidement fixé des missions claires, dont celle de valoriser la qualification des entreprises. C’est à travers elle que nous défendons nos métiers et mettons en avant l’excellence de nos savoir-faire. Pourtant, sa valeur est trop souvent sous-estimée ou méconnue, que ce soit par les maîtres d’ouvrage ou, parfois, par les professionnels eux-mêmes.
Notre rôle est de changer cette perception et de pousser pour que la qualification devienne un critère incontournable. Pour cela, nous menons plusieurs actions. Nous encourageons par exemple les délégués régionaux à être proactifs et à aller davantage à la rencontre des maîtres d’ouvrage.
L’objectif est simple : à dossier équivalent dans un appel d’offres, l’entreprise qualifiée doit être privilégiée, pour enfin reconnaître la valeur du mieux-disant. Car une entreprise qualifiée répond non seulement à des critères d’exigence technique élevés, mais respecte aussi des normes sociales, comme la limitation du recours à l’intérim et à la sous-traitance.Promouvoir la qualification, c’est aussi rétablir un sentiment de fierté pour les professionnels qualifiés, qui contribuent à élever le niveau de qualité de l’ensemble de la profession.
Plus nous arriverons à convaincre les maîtres d’ouvrage de l’intérêt de travailler avec des entreprises qualifiées, plus ces dernières auront un retour sur l’investissement que représentent l’obtention et le maintien de leur qualification. En tant que représentant de la FFB, je suis aussi le relais des mandataires et des adhérents qualifiés. Beaucoup de professionnels ressentent une certaine frustration face aux démarches administratives et au renouvellement des qualifications tous les quatre ans.
Il est vrai que cela peut être perçu comme une contrainte, mais avec les bons outils et l’accompagnement adéquat, nous pouvons rendre ce processus plus fluide. C’est pourquoi nous nous efforçons de donner aux mandataires et aux FFB locales les moyens d’aider et de guider les entreprises dans leurs démarches. Je me fais également le porte-parole des mandataires pour résoudre les dysfonctionnements qui peuvent apparaître dans certaines commissions.
En Île-de-France, par exemple, nous avons eu beaucoup de remontées de mécontentement, et grâce à nos actions, des changements ont été opérés. Un autre enjeu majeur est la lutte contre la fraude, notamment dans le cadre du RGE. Certains “éco-délinquants” parviennent encore à contourner les règles, même s’ils représentent moins de 1 % des entreprises. Les conséquences sont lourdes, non seulement pour les clients, mais aussi pour l’image de la profession.
Qualibat joue déjà un rôle clé dans cette lutte, mais il faut aller plus loin. Nous devons renforcer notre collaboration avec les autorités publiques pour accéder aux bases de données des chantiers et contrôler efficacement les abus. C’est à cette condition que nous pourrons garantir que seules les entreprises sérieuses obtiennent et conservent la mention RGE. Cela permettra de restaurer la confiance dans notre secteur et de protéger les entreprises qui respectent les règles.