Le NF DTU 52.1 « Revêtements de sols scellés » vient d'être révisé. La version 2019 modifie de manière importante le champ d'application du document, impliquant l'exclusion de certaines techniques de pose. Ainsi, le NF DTU révisé ne concerne plus la pose scellée désolidarisée et la pose scellée flottante pour les carreaux céramiques en plancher intermédiaire des bâtiments d'habitation collectifs. Pour ces réalisations, il conviendra désormais de réaliser une pose collée des carreaux céramiques ou assimilés, avec une mise en oeuvre préalable d'une chape sur la sous-couche isolante ou sur le polyane.
Ceci ne constitue pas une interdiction d'utiliser ces techniques de pose mais implique qu'elles ne seront plus considérées comme « techniques courantes ». Une entreprise qui souhaiterait continuer à réaliser des chantiers avec ces techniques de mise en oeuvre devra alors se rapprocher de son assureur pour demander une extension de garantie. Un surcoût éventuel qu'il faudra penser à répercuter sur les devis.
Cette exclusion ne s'applique pas aux pierres naturelles et ne concerne que la pose en plancher intermédiaire de bâtiments collectifs. Dans les maisons individuelles et en plancher de rez-de-chaussée des bâtiments d'habitation collectifs, il n'y a pas de changement : la pose scellée désolidarisée ou flottante reste couverte par le NF DTU 52.1.Pourquoi une telle décision ? « Au niveau national, l'ampleur de la sinistralité, en raison d'une fissuration prématurée des carreaux, a alerté la profession. Depuis cinq ans déjà, nous essayons de faire évoluer le NF DTU 52.1 dans ce sens car les rapports d'expertise ont montré que la pose scellée est davantage source de sinistre que la pose collée et que les dégâts apparaissent en moyenne au bout de sept ans », explique Jacques Vinet, qui dirige le groupe Vinet et préside la commission de normalisation en charge de la révision du NF DTU 52.1. « Il ne s'agit donc pas d'un problème de mise en oeuvre, sans quoi la fissuration apparaîtrait beaucoup plus vite. À ce jour, les causes exactes ne sont pas identifiées et plusieurs années risquent de s'écouler avant que l'on puisse vraiment le savoir. La seule solution pour faire baisser cette sinistralité, c'était de sortir ces modes de pose des techniques courantes. Le même problème avait été identifié dans les hypermarchés, où la pose scellée a désormais été remplacée par une pose collée. Depuis, nous n'avons pas enregistré de nouveaux sinistres. »
Le NF DTU 52.1 version 2019 introduit aussi une nouvelle obligation : l'établissement d'un rapport contradictoire de reconnaissance des supports. Celui-ci devra être établi avant que le titulaire du lot « revêtement de sol » ne commence les travaux. Il devra être signé par l'entreprise en charge du lot, le maître d'ouvrage et/ou le maître d'oeuvre. Il permettra de vérifier et de préciser des points essentiels comme les caractéristiques du support ou encore la première mise en chauffe. Il sera un document essentiel pour les experts en cas de sinistre, car il comprendra la description précise de la constitution de l'ouvrage (support, ravoirage, sous-couche isolante, etc.), permettant ainsi de démêler plus facilement les éventuelles responsabilités ou causes du sinistre.