La mise en œuvre des blocs-portes sur cloisons en plaques de plâtre est régie par la normalisation.
La fixation des dormants (huisseries) des portes légères à l'avancement par le plaquiste est visée par le NF DTU 25.41 « Ouvrages en plaques de plâtre - Plaques à faces cartonnées ». La mise en œuvre après coup par le menuisier dépend, elle, du NF DTU 36.2 « Menuiseries intérieures en bois ». Les prescriptions ont été traitées de manière didactique dans un Calepin de chantier® dédié1. Se référer à cette normalisation est essentiel. Mais la mise en œuvre des blocs-portes intérieurs peut aussi devoir se plier à d'autres textes.
Règles relatives aux portes intérieures : vigilance sur la réglementation incendie
Réglementations acoustique, thermique, accessibilité PMR et, surtout, réglementation incendie... Selon les chantiers, elles s'ajoutent à la conformité aux règles de l'art. Pour la réglementation incendie, la plus contraignante, le Guide des règles de la sécurité incendie à l'usage du menuisier-agenceur2 rappelle les nouvelles exigences des critères de la réglementation française en Euroclasses pour les blocs-portes techniques en matière de résistance au feu. Dans le cadre de ces chantiers, les entreprises doivent acheter des produits manufacturés qui ont démontré leurs performances dans un PV de résistance au feu issu d'un laboratoire agréé par le ministère de l'Intérieur. Ce PV ne vise que le bloc-porte technique et peut intégrer des extensions pour des parties d'ouvrage : habillages divers, oculus, anti-pince-doigt, etc. Mais toutes ne sont pas visées, plaçant certaines mises en œuvre de blocs-portes intérieurs feu hors du champ du PV, nécessitant des avis de chantier.
Dans ce contexte, l'avis de chantier permet de caractériser en résistance au feu l'interface entre une paroi résistante au feu (EI 60) et un bloc-porte intérieur feu (EI 60). Une démarche qui peut être contraignante et coûteuse pour l'entreprise, selon les configurations de chantier. Pour s'en affranchir lors de l'adaptation dans un contexte incendie d'un bloc-porte technique manufacturé, l'Union des métiers du bois (UMB-FFB) termine actuellement des PV de résistance au feu d'interfaces de bloc-porte technique (voir encadré). Fenêtres, trappes de visite, blocs-gaines ou encore trappes de combles pourraient être concernés, à terme, par cette démarche. Quoi qu'il en soit, si la contrainte liée au contexte incendie demeure la plus forte, celles associées à l'acoustique, à la thermique ou encore à l'accessibilité nécessitent tout autant d'adapter les produits sur le chantier... Souvent une véritable gageure.
En s'appuyant sur l'Institut de recherches appliquées au bois (Irabois), l'UMB-FFB élabore des outils pour pallier le changement européen d'essai feu depuis 2014 (Euroclasses, portes EI 15, EI 30, etc.). Ainsi, un PV de résistance au feu d'interface de bloc-porte technique (BPT) est en cours de publication. Il permettra de s'affranchir d'un avis de chantier pour caractériser la résistance au feu lorsqu'il y a interface entre une paroi EI 60 (béton ou plaque de plâtre) et un BPT EI 60 (PV « feu » BPT des industriels).
Cela constitue une preuve intangible de la fiabilité de l'ensemble en matière de sécurité incendie pour les instructeurs sapeurs-pompiers et les organismes de contrôle, qui équivaut à un avis de chantier.