Certes, personne ne connaît un NF DTU dans les moindres détails. Mais pour ce qui concerne les peintres, les rédacteurs du NF DTU 59.1 « Travaux de peinture », dans sa version de 2013, ont ajouté une annexe. Celle-ci définit la limite des prestations en matière de polychromie. Cette nouvelle version tient également compte des retours d'expérience concernant la réception et la coordination du chantier, en précisant les droits et devoirs de ses différents acteurs. Le CCS donne ainsi un cadre d'intervention pour le peintre. Et pour cause, quelle entreprise n'a pas vu son montant de travaux gonfler suite à une augmentation du nombre de teintes sur un chantier ? Ce paramètre doit absolument être pris en compte dans le chiffrage, comme le rechampis. Du coup, afin d'éviter les excès de couleurs que l'entrepreneur découvre souvent juste avant son intervention ou en cours de chantier, le NF DTU 59.1, dans son CCS, a tranché.
Un maximum de quatre teintes est toléré pour l'ensemble d'un chantier inférieur à 1 000 m2 de peinture. Et par pièce, cette limite est portée à une couleur sur le plafond, deux teintes sur les murs et une teinte maximum sur les menuiseries. Ainsi, grâce à ces restrictions, le NF DTU met sur un pied d'égalité les entrepreneurs au moment du calcul de leur devis. Pour des chantiers particuliers comme des établissements scolaires ou hospitaliers, pas plus de sept teintes peuvent être acceptées par étage. De même pour les rechampis. Il n'est pas rare, par exemple, pour une porte à oculus, que la demande indique une couleur différente par face, un rechampissage de l'oculus différent — la couleur du chant n'étant pas précisée ! Un tel patchwork rime généralement avec surcoût et désaccord après la mise en peinture. Conséquence : conformément au NF DTU 59.1 et à son CCS, pour une mise en couleur usuelle, les rechampis autres que ceux pour les plafonds, huisseries et plinthes, peuvent être soumis à une tarification particulière.
Que dire du nettoyage de fin de chantier parfois réalisé par l'entreprise de peinture alors qu'il n'est pas dû, ou réalisé, mais non chiffré dans la réponse à l'appel d'offres ? Là aussi, le CCS du NF DTU 59. 1 pose les conditions. À l'intérieur, en neuf comme en rénovation, les locaux à peindre doivent être propres, accessibles, vidés de tout élément ou objet matériel et gravats issus d'autres corps d'état. Chacun aura d'ailleurs protégé ses ouvrages. Leur accès doit être réservé ensuite à l'entrepreneur de peinture pendant ses travaux, y compris la durée nécessaire de séchage des revêtements exécutés, sachant que les locaux doivent bien sûr être hors d'eau... Avant l'arrivée du peintre, le nettoyage de la zone d'intervention par les autres corps d'état est donc impératif.
Sauf dispositions contraires spécifiées dans les documents particuliers du marché (DPM), les travaux de peinture ne comprennent pas non plus la mise en œuvre de mastics ou d'armatures pour raccord d'étanchéité ou de matériaux — par exemple pour créer la liaison entre les huisseries et le bâti. Ce CCS du NF DTU 59.1 est donc bien un document important que les entreprises de peinture doivent connaître et surtout appliquer.