Reprenant l'estampillage devenu usuel dans le secteur de l'électroménager ou de l'automobile, cet étiquetage va de la classe A+ pour de très faibles émissions à C pour les plus fortes. Or, la réglementation sur la QAI (1) d'où émane cette obligation d'affichage ne vise que les produits manufacturés et mis sur le marché. Les éléments en staff traditionnels (conformes au NF DTU 25.51) fabriqués et installés par la même entreprise n'y sont pas soumis. En outre, si les matériaux à base de plâtre mis sur le marché sont visés par cet étiquetage, le développement fongique, qui a aussi une incidence sur la QAI, n'est pas évalué. Raison pour laquelle l'Union des métiers du plâtre et de l'isolation (UMPI-FFB) a décidé de mener une campagne d'essais sur le relargage des COV des ouvrages en plâtre et le développement fongique.
Plusieurs échantillons ont été testés, dont, pour le staff, une plaque de staff traditionnel (conforme au NF DTU 25.51), une plaque de staff commerciale et un polochon (plâtre et filasse). Pour quantifier le relargage des COV, la méthodologie d'essai est celle employée pour définir l'étiquetage des produits de construction (selon la norme ISO 16 000-9). Les échantillons ont donc été incubés dans des chambres climatiques pendant 28 jours, sous flux d'air propre. Après cette période, des prélèvements ont été réalisés pendant une heure pour quantifier le relargage de COV. Résultat : tous les échantillons testés ont présenté des concentrations d'émissions de COV totaux bien inférieures au seuil de 1 000 µg/m3. Ils peuvent ainsi bénéficier du classement A+ dans le cadre de l'étiquetage des produits de construction.
Des résultats hétérogènes face à la pollution physique
Pour lutter de manière active contre les COV présents dans l'air, on trouve sur le marché des plaques de plâtre spécifiques, capables de capter certains polluants. Une solution qui peut s'avérer pertinente pour certains locaux, sous réserve de prévoir sur ces ouvrages un revêtement adapté. En revanche, la sensibilité de ces produits au développement fongique n'est pas caractérisée.
Il est important de souligner que quel que soit le matériau (plâtre ou autre), une faible émissivité en COV n'est pas forcément synonyme de bonne résistance au développement fongique, c'est-à-dire à la pollution physique générée par l'apparition de micro-organismes tels que des moisissures. Cela est également le cas pour les matériaux en plâtre testés (plaques de plâtre, carreaux, ouvrage en staff…). Néanmoins, pour les ouvrages en staff suspendus par des polochons, un bon enrobage de plâtre a démontré la capacité à limiter la propagation de micro-organismes car constituant une barrière efficace face à la croissance des moisissures.
(1) Arrêté du 19 avril 2011