À cette époque, l'entreprise n'est ni équipée ni formée à ce nouvel outil de conception collaborative. Mais Noël Peyramayou, président de Duval Metalu, convaincu que l'avenir de la profession passe par le BIM, décide malgré tout de répondre au lot menuiserie... qu'il remporte ! Tout va alors très vite : le directeur technique de l'entreprise, Éric Boucher, se forme rapidement et l'entreprise acquiert les logiciels ad hoc.
Ce premier chantier est un succès, qui en appellera d'autres. Car le BIM montre rapidement toute sa pertinence comparée au classique travail sur plans. « Grâce au modèle 3D intelligent, nous pouvons par exemple placer directement nos éléments de menuiserie sur la représentation du gros œuvre, et le système nous indique si ces éléments entrent en conflit ou en collision avec d'autres éléments », illustre le directeur technique. Plus généralement, Éric Boucher constate des gains de temps et de qualité sur toute la phase d'études. « Si la synthèse technique est bien réalisée en amont, et si tous les corps d'état ont intégré leur partie en temps et en heure, il est clair que nous avons moins de problèmes à traiter sur le chantier, notamment en termes de reprises de défauts de réalisation. »
Malgré ces apports, Éric Boucher regrette toutefois que les logiciels BIM du marché ne répondent pas encore à tous ses besoins spécifiques. « Actuellement, le BIM ne permet pas de modéliser de manière détaillée nos éléments sur mesure de menuiserie, précise-t-il. Mais je suis persuadé que les éditeurs vont faire évoluer rapidement leurs logiciels. » En attendant, Duval Metalu envisage de développer prochainement ses propres outils pour créer les étiquettes BIM des familles de produits qu'elle fabrique. Alors que 25 % des marchés auxquels l'entreprise répond font aujourd'hui appel au BIM, Duval Metalu estime avoir pris le virage à temps. Depuis qu'elle s'est lancée dans la démarche, six collaborateurs (sur dix) du bureau d'études et un collaborateur de la cellule études de prix ont été formés. L'entreprise ne regrette pas d'avoir développé ces compétences en interne. « Nous aurions pu sous-traiter la prestation de BIM à des cabinets spécialisés, mais nous n'aurions alors plus été maîtres de nos propositions », estime Éric Boucher.