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Le BIM en phase chantier : retours d’expérience
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Utiliser le BIM en phase chantier permet en effet d’apporter des réponses à des problématiques bien réelles.
Améliorations constatées grâce au BIM
Communication des informations visuelles plus rapide
Grâce à la maquette numérique, l’information représentée en 3D se transmet visuellement plus rapidement et ne laisse pas de place à l’interprétation. Cela permet d’entrer tout de suite dans le vif du sujet.
Ainsi, l’entreprise Ragoucy a fait le choix de modéliser la maquette numérique des tours d’étaiements dans la zone de l’atrium de leur projet car leur densité rendait complexe les explications en 2D. Ceci a permis d’exposer clairement les travaux à réaliser aux équipes sur chantier, et d’expliquer plus facilement les consignes de sécurité.
Meilleure coordination entre les intervenants du projet
En utilisant la maquette numérique comme modèle central de données, on s’assure que tous les intervenants du projet ont la même information, qu’elle soit géométrique ou rattachée à l’objet sous la forme d’une donnée alphanumérique.
L’entreprise Eiffage Construction Vaucluse a fait le choix de modéliser la maquette numérique architecturale à partir des plans de l’architecte afin qu’elle soit utilisée comme référence pour la réalisation des maquettes numériques d’exécution des lots structure et fluides. Les plans 2D d’exécution des entreprises étaient issues strictement de ces maquettes. Les maquettes numériques servaient de support aux différentes réunions sur chantier grâce à leur projection sur écran, elles étaient annotées sur l’écran et les captures d’écran ajoutées dans les compte-rendu.
Amélioration de la santé et de la sécurité des travailleurs sur chantier
Réaliser une maquette numérique en réalisant un relevé 3D de l’existant pour permettre de préfabriquer en atelier peut se révéler un moyen efficace de limiter les accidents sur chantier (qui peuvent résulter d’un environnement de travail encombré ou non adapté à la tâche à réaliser) et d’améliorer la santé des travailleurs (en limitant par exemple les charges à porter).
Ainsi l’entreprise Stil Plâtre a réalisé une maquette numérique de l’un de ses chantiers avant intervention, en réalisant le relevé à l’aide d’un scanner 3D. Sur cette maquette numérique, l’entreprise a modélisé les cloisons et doublages à poser. Les plaques de plâtre ont ensuite été découpées en atelier à l’aide du listing extrait de la maquette et livrées sur chantier. Résultat : un environnement de travail plus propre pour le poseur et donc plus sécurisé, et moins de manutention grâce aux plaques prédécoupées.
Amélioration de la qualité des ouvrages
La maquette numérique est compatible avec la technologie de la réalité augmentée (RA). Cette technologie permet d’intégrer des informations réelles dans un environnement virtuel, à l’aide d’un appareil mobile (tel qu’un smartphone ou une tablette). Coupler une maquette numérique d’exécution et la RA permet aux équipes sur chantier de visualiser les travaux à réaliser, d’anticiper les éventuels problèmes qu’ils pourraient rencontrer lors de la pose des ouvrages (par exemple, une collision avec une structure existante), de préparer le poste de travail avec les matériaux et les outils nécessaires pour réaliser l’ouvrage.
L’entreprise VFE85 a testé l’usage de la réalité augmentée sur un projet de construction en mettant à disposition de ses chefs d’équipes des tablettes équipées d’une application de réalité augmentée avec laquelle ils visionnaient les maquettes numériques d’exécution des ouvrages d’électricité et de CVC. Les chefs d’équipe ont ainsi anticipé les passages parfois un peu complexes des réseaux dans les locaux techniques et se sont assurés de la possibilité de les installer avant de commencer à le faire.
Selon les contraintes, les besoins et les risques d’un projet, il est pertinent d’appliquer certains cas d’usages de la maquette plutôt que d’autres. Mais il ya toujours un intérêt à intégrer le BIM à vos ouvrages, il améliorera la qualité de conception, d’exécution et d’utilisation du bâtiment.
Freins rencontrés avec l’utilisation du BIM
Coût des logiciels et temps de formation
Un frein mentionné lors de cette expérimentation a été le coût de la suite de logiciels dont il faut s’équiper, ainsi que le temps de formation à dédier pour faire du BIM. Mais les entreprises ayant participé à l’expérimentation ont démontré que ce coût est un investissement dès lors que l’usage fait des logiciels apporte une amélioration en termes de temps, qualité, sécurité… d’où l’intérêt de bien cibler ses besoins avant de se lancer dans le numérique et dans le BIM : l’usage BIM doit répondre à une frustration interne, à une faiblesse d’organisation, à une volonté d’amélioration… et non pas à faire du BIM pour faire du BIM.
Objets BIM non disponibles en téléchargement
Autre frein rencontré, les objets BIM du matériel de chantier qui ne sont pas tous disponibles et accessibles facilement en téléchargement, car il n’y a pas d’intérêt ou de demande du côté des loueurs. Les fabricants de matériel pourraient trouver des usages intéressants dans la modélisation de leurs objets, ils pourraient répondre plus rapidement à des besoins en études de leurs clients en réalisant des modélisations 3D des installations et extraire des nomenclatures justes et rapides du matériel à fournir.
Manipulation de la maquette numérique par les équipes
Enfin, troisième frein souvent évoqué lorsque l’on parle du BIM mais qui n’a pas été rencontré lors de cette expérimentation, l’idée que les équipes sur le chantier ne savent pas manipuler la maquette numérique ou n’en voient pas l’intérêt ou n’en ont pas l’envie. Cette idée s’est révélée fausse puisque quand l’usage est adapté et répond à un besoin, les équipes font l’effort nécessaire pour manipuler la maquette, que ce soit sur l’ordinateur par le chef de chantier de l’entreprise Ragoucy, sur la tablette par les chefs d’équipe de l’entreprise VFE85 ou sur l’écran tactile de la salle de réunion par les intervenants du chantier de l’entreprise Eiffage Construction Vaucluse.
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